Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/30

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insectes rangés méthodiquement, ou on place les câdres à plat dans un corps de tiroirs. Cette méthode a de grands avantages sur la première. D’abord on voit les insectes plus commodément & de plus près ; il est ensuite plus facile de prendre & de reposer les câdres, d’intercaler à leur place les câdres nouveaux qu’on peut avoir à ajouter, & enfin les insectes garantis de la lumière, quand on ne les examine pas, en conservent bien mieux leurs couleurs qui ne s’altèrent pas, comme il arrive par l’impression de la lumière, & fur-tout par l’action des rayons solaires qui pâlissent en peu de tems les couleurs des insectes sur lesquels ils frappent. Ajoutons encore que si le corps de tiroirs ferme bien, c’est une grande sûreté de plus contre l’attaque des insectes destructeurs.

La méthode des insectes placés, espèce par espèce, sur des hausses, dans des câdres à deux verres rangés dans un corps de tiroirs, est donc la plus commode pour l’étude, la plus certaine pour la conservation de la collection, & elle mérite par conséquent qu’on la préfère.

Cependant il y a encore une autre méthode très-commode, & dont plusieurs personnes font plus de cas que de la précédente. Ces personnes ont ou des boîtes d’une grandeur égale, ou un corps de tiroirs aussi d’une même grandeur ; elles couvrent le fond des boîtes ou des tiroirs, d’une planche de liége ou d’une couche de cire, & elles collent par-dessus l’un ou l’autre une feuille de papier blanc ; elles piquent ensuite les insectes à côté les unes des autres dans l’ordre, prescrit par la méthode qu’elles suivent ; le tiroir ou la boîte, a près de son bord, en dedans, une rainure qui reçoit un verre qu’on a soin qui soit juste pour la place, & bien plan, ou bien droit : s’il réunit ces deux qualités, il ferme assez exactement pour empêcher l’entrée aux plus petits insectes ; mais si on craint encore qu’ils ne pénètrent, on colle une bande de papier entre les bords de la boîte, ou du tiroir & ceux de verre. En suivant cette méthode, on jouit commodément de la vue des insectes, ils sont garantis de l’effet de la lumière ; on peut faire dans l’arrangement de chaque tiroir, de chaque boîte, tous les changemens que la possession de nouveaux insectes peut rendre nécessaires ; on peut, pour l’étude, enlever chaque insecte, l’examiner, le replacer, aussi souvent qu’on le veut, sans risque de le gâter ; il ne faut qu’un peu d’adresse & d’habitude pour enlever & replacer le verre : pour y être moins embarrassé, on peut coller sur les bords, dans la ligne du milieu, un petit ruban de chaque côté ; il sert à soulever le verre assez pour introduire la main & le saisir. La méthode qui vient de nous occuper a encore l’avantage de ménager, plus que tout autre, le local & la dépense, & elle plaît avec raison à un grand nombre de personnes, fur-tout à celles dont l’étude est le principal but.

Les amateurs qui desirent que leur collection offre un coup-d’œil agréable, au lieu des méthodes précédentes, rassemblent les insectes dans des câdres plus ou moins grands ; ceux qui n’ont que le coup-d’œil pour but les disposent sans suivre d’ordre méthodique, ils confondent les espèces & sacrifient la science à l’agrément ; mais ceux qui veulent le réunir à l’instruction, ne placent dans un même câdre que des insectes des mêmes genres à côté les uns des autres. On peut appliquer à la façon de faire tenir les insectes dans les grands câdres, ce qui a été dit sur ce même sujet pour les câdres séparés. Les grands cadres ont l’inconvenient de fermer moins exactement que les petits, d’exposer les insectes à l’action de la lumière, & ils sont, par ces raisons, bien moins propres à conserver long tems une collection.

Des soins nécessaires pour conserver les insectes qu’on a encâdrés, & des risques auxquels ils sont exposés.

Une collection peut être endommagée ou détruite par l’effet de l’humidité, l’action