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de la lumière, les insectes qui se nourrissent de substance animale desséchée. L’humidité fait naître, sur le corps des insectes, ces substances qu’on appelle moisissure ; elle gâte, salit & ternit les insectes. Il ne faut donc pas en enfermer qui soient encore humides, ou par leurs propres humeurs, ou par l’effet de quelque liqueur dont on les a retirés ; il ne faut pas placer les câdres dans un lieu humide, contre un gros mur dont l’humidité pénètre à travers les câdres ; il faut également éviter d’exposer les insectes à l’action des rayons solaires, ou même à l’impression d’une très-grande lumière continue.

Quant aux insectes destructeurs, le premier moyen d’en garantir la collection est de n’y faire entrer aucun insecte qui en soit déjà & actuellement attaqué, ou suspect de l’avoir été, car il peut contenir des œufs. Il faut donc mettre de côté les insectes, dans ce cas, & ne les enfermer qu’après des précautions dont il va être parlé plus bas.

Lorsque les insectes sont encâdrés, & la collection formée, il faut de tems en tems, comme toutes les trois semaines, visiter les câdres & examiner si l’on n’y trouve pas d’indices d’insectes destructeurs. Ces indices sont des poussières que les insectes détachent, font tomber en marchant, en dévorant les insectes desséchés, des dépouilles des peaux dont leurs larves changent, & les excrémens que ces insectes rendent dans leurs différens états. Si les câdres sont dans une position verticale, ces diverses matières tombent sur le bord interne, inférieur du câdre, & il est facile de les y remarquer ; mais si les câdres sont à plat, les différentes substances restent sous l’insecte attaqué qui les cache ; il faut, si le câdre est à deux verres, l’examiner en dessous, le tenir verticalement & le frapper doucement, ce qui fait tomber, sur le bord inférieur, les matières qui peuvent servir d’indices. Comme ces matières restent souvent à l’intérieur du corps de l’insecte qui est rongé, il est à propos, dans tous les cas, de frapper doucement sur le dessus & les côtés des câdres.

On peut, sans voir les insectes rongeurs, juger qu’il y en a dans les câdres par les marques que nous venons d’indiquer ; & suivant la forme & quelques qualités des substances amassées sur le fond ou le bord interne inférieur des câdres, on peut déterminer l’espèce d’insecte qui exerce ces ravages, quoiqu’on ne voie pas les individus qui restent cachés à l’intérieur des insectes qu’ils rongent

Je vais faire connoître les différentes espèces d’insectes destructeurs, les indices auxquels on peut les distinguer, le tems où elles font à craindre, & ensuite je parlerai des moyens d’arrêter les ravages de ces insectes.

Je ne connois, dans nos contrées, je n’y ai observés que huit espèces d’insectes destructeurs des collections ; ce sont deux Dermestes.

Le Dermeste à deux points blancs

Dermestes niger, coleoptris punctis albis binis. Geoff. insect. t. 1. pag. 100. no. 4.

Dermeste, Encycl.

Le Dermeste du lard.

Dermestes niger, elytris antice cineris. Geoff. insect. . t. 1. pag. 101. no. 5. Dermeste Encycl,

Deux Anthrennes.

L’Anthrenne à broderie.

Antrennus squammosus niger, fascia punctisque coleoptrorum albis, suturis fuscis.

Geoff. t. 1. pag. 114. no. 1.

Anthrenne brodé, Encycl.