trouve l’insecte n’est pas rapporté, quoique cet avantage soit annoncé dans le titre de l’ouvrage, & on n’en est instruit qu’autant qu’on le cherche dans l’ouvrage de Linné, où on le trouve à la faveur du nom cité par M. Clerk : son ouvrage ne contient donc qu’un assez petit nombre de figures qui, excepté une partie de celles contenues dans les douze premières planches, se trouvent également dans les ouvrages de Drury, de Cramer, &c. Cependant ce même ouvrage a acquis une grande célébrité ; il est fort recherché & très-cher ; les planches en sont fort estimées ; la plupart sont en effet correctes & d’une belle exécution, mais elles ne surpassent pas à ce double égard les planches de Roesel & de Cramer ; quelques-unes paroissent avoir été coloriées d’après des modèles donc les couleurs étoient fort affoiblies ; telle est la troisième qui représente le Priam, un des plus beaux Papillons qui existent, & celui qui a peut-être les couleurs les plus brillantes. On en jugeroit fort mal d’après les planches, & l’on croiroit que ses teintes ne sont que pâles & ternes, au lieu qu’il a les couleurs les plus vives & les plus éclatantes.
Le grand prix qu’on attache à l’œuvre de M. Clerk paroît donc plutôt fondé sur la rareté de cet ouvrage que sur sa supériorité sur les œuvres du même genre, & sur le nombre d’objets qu’il fait connoître.
Le premier volume, moins considérable, moins brillant que le second, est beaucoup plus intéressant ; il a beaucoup plus contribué à l’avancement de la science, & à procurer à son auteur une réputation méritée ; j’ai déjà dit qu’il a pour objet les Araignées ; il n’y est parlé que de celles que l’auteur a observéess en Suède, sa patrie ; il est écrit en suédois & en latin. On trouve en tête une épître au lecteur ; elle expose le plan de l’ouvrage & la manière dont il a été exécuté elle est suivie de huit chapitres qui composent le corps de l’ouvrage, & qui sont terminés par huit planches colorées, qui représentent chacune environ dix Araignées.
Le premier chapitre a pour objet les généralités communes à toutes les Araignées, elles sont exposées en trente-un paragraphes.
Le premier chapitre contient la division des Araignées, partagées par l’auteur, en troupes, agmina, classes, genres & espèces.
Il y a deux troupes, les Araignées qui vivent dans l’air, celles qui vivent dans l’eau. La première troupe renferme deux classes, les Araignées qui rendent des filets, les Araignées sauteuses qui se jettent sur leur proie. Chacune de ces deux classes est partagée en trois genres, les verticales, les irrégulières, les tisserands. Les premières tendent des filets circulaires, à réseau ; ceux des secondes ne sont ni à réseau, ni circulaires, mais composés de fils transversals ; les toiles des tisserands sont plus compactes. La classe des Araignées sauteuses est également divisée en trois genres, les Loups, les Phalangistes & les Cancriformes. Les fondemens de ces dénominations se trouvent dans la suite de l’ouvrage.
Après la division générale des Araignées, M. Clerk traite de chaque genre & des espèces de ce genre qu’il a observées ; il parle d’abord de tout ce qui est commun au genre, des caractères qui le distinguent, de ses manœuvres ou habitudes, des lieux où il vit ; &c. il décrit ensuite les espèces, & il rapporte ce que leur histoire offre de particulier. Il donne à chaque espèce un nom propre à la faire reconnoître & dérivé de sa forme, de la couleur de sa peau, ou de quelqu’une de ses habitudes. Cette partie de l’ouvrage contient des détails curieux & instructifs ; elle forme un traité assez complet sur les Araignées qui vivent en Suède, & qui se trouvent également dans la plupart des pays de l’Europe ; c’est la partie vraiment intéressante de l’ouvrage de M. Clerck, & celle par laquelle cet ouvrage mérite d’être rangé
