Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/53

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Chaque planche représente un ou plusieurs Papillons, selon la grandeur des individus ; coloriés d’après chaque face, c’est à-dire, une figure pour le dessus, une pour le dessous ; il y en a trois ou même quelquefois quatre pour le même Papillon, quand la différence entre les mâles & les femelles, & celle des deux surfaces de chacun l’exige. Mais lorsqu’il n’y a pas de différence entre les sexes ou entre les deux surfaces de l’individu, ou seulement une différence qui peut être exprimée & sentie par la description, M. Cramer ne donne qu’une figure.

DE GEER.

L’ouvrage de M. de Geer, chambellan du roi de Suède, de l’académie & de la société royale des sciences de Suède, correspondant de l’académie royale des sciences de Paris, est un de ceux dont on fait, en général, le plus de cas, & qui ont le plus contribué à l’avancement de l’histoire des insectes ; il comprend huit volumes in-4o., dont deux sont intitulés volume 6e. Cet ouvrage imprimé à Stockolm, en 1752, est écrit en françois & orné d’un grand nombre de planches, placées à la fin de chaque volume, & citées dans le texte qui y renvoie, elles ne sont pas coloriées, mais elles sont très exactes, très-nettes ; elles donnent une idée précise de l’objet représenté, qu’il est fort aisé de reconnoître en le comparant aux figures. Les planches de l’ouvrage de M. de Geer ont beaucoup de ressemblance avec celles des mémoires de M. Réaumur, par la manière dont elles sont exécutées ; les ouvrages de ces deux savans ont, en général, de grands rapports, & sans que le second puisse n’être regardé que comme un extrait du premier, il est sensible qu’ils ont été tous deux exécutés d’après le même plan ; mais bien loin de le dissimuler, M. de Geer, dans la préface qui est en tête du premier volume, rend hommage à M. de Réaumur, le qualifie du titre de son maître, prend celui de son élève, & dit qu’il s’en honore. Cette protestation de M. de Geer peut donner une idée de son travail à ceux qui connoissent celui de M. de Réaumur ; il continue dans la même préface de développer le plan qu’il a suivi. Il nous apprend qu’il s’est borné aux faits, qu’il les a rapportés tels qu’ils lui ont paru, sans se permettre de raisonnemens pour les expliquer, qu’il a évité les critiques, & s’est tenu en garde contre les conjectures, qu’à l’imitation de MM. Rai & Linné, il a écrit pour chaque espèce une phrase descriptive, & qu’il a donné un nom spécifique à la manière des botanistes ; qu’enfin il a fait les dessins d’après lesquels les planches ont été gravées. L’exposition d’un plan aussi sage, la manière modeste dont cette exposition est énoncée, previennent très-favorablement en faveur de l’ouvrage ; je desirerois pouvoir en donner une idée complette, mais le grand nombre d’objets de ce genre, dont je suis obligé de parler, me force à me renfermer dans des limites plus étroites que je ne le voudrois ; je tâcherai qu’elles contiennent au moins les objets essentiels & principaux. Je suivrai pour l’analyse de l’ouvrage de M. de Geer, le même plan que pour celle des mémoires de M. de Réaumur. Je donnerai un extrait de chaque volume & de chacun des mémoires qui y sont contenus.

Premier Volume.

Dix sept mémoires, seize sur les Chenilles ; le dix septième sur les ennemis des Chenilles, & en particulier les Ichneumons ; ensuite l’explication des figures & les noms spécifiques des insectes contenus dans ce volume. Cette dernière expression n’est pas le mot propre, puisque la partie que M. de Geer intitule noms spécifiques, est une description de chaque espèce précédée du nom générique, & cette description contient souvent une, deux lignes & même au-delà ; au lieu de noms spécifiques, il eût fallu dire phrases spécifiques.

Premier Mémoire.

Observations générales sur les Chenilles