Page:Encyclopédie méthodique - Histoire naturelle, 5, Insectes 2, A-Bom, T4.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou les avalent tout entières ; plusieurs insectes les rongent à l’extérieur ou leurs Vers qui naissent à l’intérieur des Chenilles, consument leur substance ; c’est ce dernier genre d’ennemis des Chenilles qui est l’objet de ce mémoire, & en particulier les Ichneumons. M. de Réaumur a traité le même sujet ; M. de Geer renvoie, à ce que ce naturaliste a dit en général, & rapporte des observations particulières.

Deux sortes de vers rongent l’intérieur des Chenilles ; les uns deviennent des mouches à deux aîles, les autres des Ichneumons ; ils naissent d’œufs que les insectes de leur espèce ont déposés sur la peau des Chenilles, ou à leur intérieur par le moyen d’une tarière. Ces Vers rongent la substance de la Chenille, se filent des coques sous sa peau, ou ils la percent, sortent du corps de la Chenille, & filent à quelqu’endroit où ils se retirent.

Si la Chenille a été piquée jeune, elle périt ordinairement avant de devenir chrysalide, mais si elle l’a été tard, elle devient chrysalide ; ni dans l’un ni dans l’autre cas, elle ne passe pas à l’état de Papillon.

La Chenille qui a été piquée ne paroît pas s’en moins bien porter, & n’en croît pas moins, parce que les Vers épargnent les organes nécessaires à son existence, & même à son accroissement, & qu’ils détruisent ceux qui se développeroient dans les états postérieurs à celui de Chenille, dans le quel ils la dévorent.

Parmi les Vers dont parle M. de Geer, il en remarque un semblable à un fil délié très long, qui vit, à l’intérieur, de quelques espèces de Chenilles qui sort en perçant leur peau, & périt toujours après sa sortie : Ce Ver n’est pas de la nature de ceux qui se métamorphosent, mais de la classe des Vers proprement dits : comment les Chenilles s’en trouvent-elles attaquées ? comment ce Ver se propage-t-il ? M. de Geer propose ces questions sans hasarder d’y répondre. Me seroit-il permis de m’écarter de cette sage circonspection ? pour résoudre les questions proposées, il faudroit savoir si l’analogue du Ver ne rampe pas sur les plantes dans les lieux fréquentés par les Chenilles qu’il attaque ; dès-lors ce Ver peut leur confier ses œufs, & les individus qui en naissent vivre à leurs dépens ; comme plusieurs autres Vers qui ont leur analogue dans les eaux, comme les Lombrics, vivent à l’intérieur des divers animaux ; mais ne pourroit-on pas aussi hasarder de croire que ce Ver seroit aux Chenilles, ce que le Tœnia est aux auttes animaux ?

M. de Geer continue l’énumération des ennemis des Chenilles, parmi lesquels il compte les Punaises des champs, les Vers de plusieurs Coléoptères ; il s’attache ensuite à parler des Ichneumons ; il observe qu’ils sont très-variés dans leur forme, qu’ils diffèrent sur-tout par les antennes, & il trouve dans les différences qu’elles offrent, des caractères d’après lesquels on peut diviser les Ichneumons en plusieurs classes ou ordres. Les uns ont des antennes à filets coniques, d’autres des antennes terminées par un bouton ; il y en a de ramifiées, & les uns ont de très-longues, les autres de très-courtes antennes. Ces caractères pourroient donc être employés dans une division placée à la tête d’une histoire générale des Ichneumons, mais dans le 17e. mémoire, l’auteur ne traitant cette histoire que partiellement, il se contente de diviser les Ichneumons suivant les insectes, aux dépens de qui ils vivent. Il parle donc successivement, & dans différens articles, des Ichneumons des Chenilles de grande taille, de ceux des Chenilles mineuses ; des Ichneumons des fausses Chenilles, des Vers mangeurs de Pucerons, &c. Il décrit ensuite la forme des Ichneumons en général ; il note leurs ressemblances avec les Abeilles, les Guêpes, les Guêpes Ichneumons, & leurs différences d’avec ces insectes. À la suite de ces généralités, notre auteur rap-