de la larve ; son ventre est composé de neuf anneaux, dont les six premiers soutiennent chacun une paire d’ouies que l’insecte tient dans une agitation presque continuelle, qui, dans l’état de repos, couvrent le dessus du dos. En voyant ces ouies au microscope, on distingue sensiblement qu’ils sont cartilagineux, composés d’une infinité de tours d’un fil prodigieusement fin, roulé en spirale autour d’un cylindre ou d’un cône, & appliqués les uns contre les autres.
Il faut encore remarquer dans la même description celle des deux crochets situés à l’extrémité du corps du mâle, dont il est évident que l’usage est de lui servir à saisir le ventre de la femelle, & que, par conséquent, cet Éphémère s’accouple : aussi M. de Geer assure-t-il plus bas qu’il a vu un mâle se saisir, en l’air, d’une femelle, s’attacher à elle, s’envoler tous les deux, & se poser sur un mur sans se séparer ; il en conclut que les Éphémères s’accouplent, que leur manière de s’accoupler ressemble beaucoup à celle des Demoiselles, que Swammerdam s’est trompé lorsqu’il a cru qu’ils ne s’accouplent pas ; que M. Geoffroy a simplement suivi cette opinion sans en examiner les preuves ; qu’il est démontré par ce fait, que l’espèce d’Éphémère dont il s’agit s’accouple, & qu’on peut assurer, d’après l’analogie, que les autres espèces s’accouplent aussi, mais que leur accouplement plus court s’exécute peut-être en volant, comme M. de Réaumur, très-éloigné du sentiment de Swammerdam, l’avoit présumé.
On trouve encore dans cette même description l’énumération très-intéressante des différentes parties du mâle & de la femelle. Toute cette description est très-curieuse & très-instructive.
Caractères des insectes de ce genre ; leur division en deux familles. Voyez la table ci-devant.
Les larves & les nymphes des Demoiselles vivent dans l’eau, y marchent, sur les plantes, sur la vase & le sable ; elles se tiennent souvent dans la vase ; mais elles savent aussi nager. Elles vivent d’autres insectes ; elles naissent sous la même forme qu’elles gardent toujours ; mais après un certain tems elles changent de peau ; on leur voit alors sur le dos les quatre étuis des aîles qu’elles auront en devenant habitantes de l’air, & elles sont en nymphe dans cet état. Description de la larve & de la nymphe, leur histoire.
Description & histoire de trois espèces de Demoiselles. On y trouve les preuves que toutes les Demoiselles mâles n’ont pas les crochets du derrière de même figure, ni de même grandeur.
M. Linné est le premier qui ait séparé les Hemerobes des insectes avec lesquels on les avoit confondus. Caractères de ce genre. M. Linné rangea d’abord les Fourmi-lions parmi les Hémérobes ; mais M. Geoffroy les ayant distingués avec beaucoup de fondement, d’après la forme des antennes. M. Linné a suivi cet exemple, & a fait des Fourmi-lions un genre auquel il a donné le nom de Myrmeleon.
Les Hémérobes naissent de larves qui ont beaucoup de rapport avec celles des Fourmi-lions, comme il y en a entre ces deux genres d’insectes dans leur état de perfection. Ces larves vivent de Pucerons, & se dévorent même entr’elles ; M. de Réaumur les a nommés lions des Pucerons.
Description & histoire de cinq espèces d’Hémérobes. La dernière espèce dont l’histoire & la description sont beaucoup plus
