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Description de vingt-huit Taupins, dont les sept derniers sont exotiques.

5e. Mémoire.
Des Boucliers, des Dermestes & des Vrillettes.
Des Boucliers.

Ce sont les mêmes insectes que le Silpha de M. Linné, le Peltis ou Bouclier en françois de M. Geoffroy. Leurs caractères, la description de leurs différentes parties.

Toutes les espèces de Boucliers se nourrissent de cadavres, de substances pourries & d’excrémens ; ils exhalent une odeur fétide, & ils rendent par l’anus, quand on les prend, une goutte de liqueur de la plus mauvaise odeur. Leurs larves vivent dans la terre, de fumier, des chairs gâtées, & se transforment où elles ont vécu ; elles ont six pattes, le corps alongé, couvert de plaques écailleuses.

Description de quatorze espèces. M. Gleditsch, Mem. de l’académie de Berlin, année 1752, page 53, nous apprend que les Boucliers de la première espèce se réunissent en troupes pour creuser en terre des trous où ils entraînent les cadavres des petits animaux, tels que Souris, Mulots, ou les matières excrémentielles ; qu’ils se nourrissent de ces substances infectes, & qu’ils y déposent leurs œufs ; ce qui les a fait nommer fossoyeurs.

Des Dermestes.

Leurs caractères. L’auteur rapporte à ce genre l’Antrenne de M. Geoffroy, qui est le Byrrhus de M. Linné. Il y rapporte également la Cistelle de M. Geoffroy, parce que ses antennes sont terminées en masse perfoliée, & que celles de l’Antrenne le sont aussi, quoique la masse en paroisse solide, & que les incisions qu’on y remarque soient moins profondes que dans la plupart des autres Dermestes.

Les Dermestes sont petits en général ; lorsqu’on les touche ils retirent les antennes & les pattes, & ils restent long-tems sans mouvement. Leurs larves ont six pattes écailleuses ; la tête l’est aussi, & armée de dents avec deux antennules ou barbillons ; le corps est divisé en anneaux, couvert d’une peau coriacée & souvent velue ; elles se transforment en nymphes sans faire de coque ; elles se nourrissent de substance animale desséchée, chair tendons, nerfs, peau, cartilage, ce qui rend ces larves très-dangereuses pour les collections d’animaux desséchés & pour les pelletteries. Car les Dermestes vivent dans les maisons & par-tout où ils trouvent des alimens qui leur conviennent. Notre auteur observe que les larves des Mouches à deux aîles, celles des Boucliers & des Dermestes consomment les restes des animaux que le tems & les circonstances ont épargnés.

Description de quatorze espèces dont les trois dernieres sont exotiques.

Des Vrillettes.

Elles ont été confondues tantôt avec les Cassides, tantôt avec les Dermestes, jusqu’à ce que M. Geoffroy ait reconnu qu’elles forment un genre distinct qu’il a nommé Byrrhus en latin, Vrillettes en françois, parce qu’elles percent le bois, & y font des trous semblables à ceux d’une vrille ; M. Linné les a aussi placées dans un genre séparé, d’après le sentiment de M. Geoffroy ; mais il a donné à ce genre le nom de Ptinus.

Caractères qui distinguent les Vrillettes. Voyez la Table. Elles retirent les pattes & les antennes comme les dermestes quand on les touche, & restent de même sans mouvement.

Description de six espèces. La première que l’auteur nomme Vrillette opiniâtre, est remarquable par la constance avec laquelle elle s’obstine à rester sans mouvement quand on la touche, & plutôt que de s’en donner aucun, se laisse déchirer, mutiler, couper