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DISCOURS


mes mes de leur honneur, toujours dociles à se plier à roue ce que leur avidicé leur fuggère ^ toujours acteiuives a garder une ligne de dé— marcation entre eux & les autres clalFes. A ces taufles maximes il oppofe les principes de la probicé, de la verru, il fait rougic du parallèle

Perfonne n’a porté plus que Duclos le ca— raâère de là précifion dans toutes ses obfer— vations morales. Son ufage d’anatyrer les exprelCons qu’on confond trop fouvent, & non sans danger pour la morale elle-même fixepourchacune d’elles un fens particulier. Les nuances qu’il découvre entre elles font naicreles didindlions les plus importantes & les ré— flexions les plus heureufes. l’el est particulière— ment son chapitre sur la gloire, la réputation & la confidétation. De longs traités fut ces objets fournilFent beaucoup moins d’idées morales que les diftinâtions |ufles 6c claires qu*il établit » ^

Mabli.

En prononçant le nom des prccurfeurs de la Ifberté, mille touchantes idées de recon noislance publique viennent se joindre. au témoigm^ge qu’on rend à leur philosopbie. Quel nom peut reveiller davantage ce (ênti— nient que celui de l’homme oui conçut j qui prêcha la liberté dans toute ion auftérité^ tandis que le defpotifme avililToit par toutes ses fautes & p^r ion infamie une nation qu’au moinsauparavanttlavoit décoré de tousies pref— tjges d’une vaine gloite & de quelques rayons de la gloire tiéricable ? Mabli doué de ce génie rare qui fait obferver les condirutions des empires » a trouve leurs fondemens les plus durables dans les principes de la morale. U parle des républiques anciennes non point comme un moderne qui contemple avec éton— nement, avec enthouGafme ces monumens hardis de l’antique sagefle, mais il parle pour ainii dire avec ie fentiment d’un coiuempo— cain qui n ces monumens préfens sous ks yeux. II parle de Sparte comme un fpartiare non pas toujours avec la mèm^ brièveté » mais ^vec la même vénération ^ avec la même ^gelTc. Si PUtpn, & Xcipphoa ont répète


avec fidélité, avec toutes Us grâces de leun génie j les entretiens de Socrates ; l’abbé de Mabli a fait parler Phocion avec une audé* rite digne de ce guerrier philosophe. U j développe l’union de la morale & de la poli— tique, union dont il éioit bîè.i difficile de retrouver les premiers oceuds dans nos fiècles modernes.

Un tel ouvrage fut reçu avec route Via— différence d’un roman qui ne peut ni flatter ni fcduire. L’abbé de Mabli, cenfeur aoner de toutes les fautes du gouvernement, s’en Bt peu redouter, peut-être parce que l’on Ayle n^offre point ces mouvemens hardis Qc rapides qui agiiTent puiCfaoïment sur l’ame. Mais ses penfées étoient déji un aliinenc précieux pour tous les efprits appelles a de grandes méditations, pour toutes les am^ capables de fi^ntimens élevés. D’ailleurs il ne renfertnoit pas toujours ces vérités morales & politiques dans des théories vagues. Enobfer— vant la conftitutic\a de tous les empires mo— dernes ^ il démêloir avec fagacité ce qu’un heureux inftind de liberté 9c de morale natu « relie avoir fait trouver i des hommes tgna « rans & groifier^ ; d travers la rudefTe de leurs traits, il favoit reconnoitre quelqoe c^iofe de cette noble fierté qui convient à l’homme^ il apprenoit le feccet des tyrans pour afibi— blir cette énergie qui. leur réGfte (ians celle. Enfin, il Içut puifcr une fuite dV>bfervicions profondes ÔC vraies dan$ le cahos informe de 1 hlftoire moderne. Rien n’est plus utile que de préfenter aux peuples leur lée^néra* tion co4naie le retour à d’anciennes loix^ i d^anciennes mœurs. Mabli ainfi que tous les philosophes profonds, montre toujours an état primiiir qui a été à la fois le premier comme le dernier rerme de la p^rfeâion fociale. Quand cette bafe-xepoferoit sur one fiâion, elle n’en fecpit pas moins utile j elle fetviroit toujours d’un point-de-vue fixe & cerrain, nécelTaire dans la recherche de ces vérités importantes.

Jean Jacques Rousseau.

Pour arracher l’homme à ses passions, il