Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/24

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des villes, comme tons ceux qa.e l’auteur fait fi bien figurer· dàns fon écrit, font in fi. 11imem moins de plaifir à un cultivateur, que ne lui caufei’Oit de tourment un de par le Roi qui lui foutireroic deux fous pour payer les dettes de ces hommes qui manient tant d’argent.

L’autre moyen de M. de Montluel eft d’augmenter la co’! fommation des mamifac.. lUTes. Des produits des manufatlu_res, fans douter Pour cet effet’l’auteur propofe des cercles, des clubs, des fëœs publiques, Oll la parure doit jouer un grand rôle. Je ne difcuterai pas ces projets ; quelques-uns préfentent d’heureufes idées ou d’agréables images : mais je c~indrois ·fore qu’en s’occupant eff’entiellement du luxe, du foin de · le propager & d’en augmenter le goût, on ne tombât hientôt dans les excès qui ont amené précifément les maux dont nous nous plaignons aujourd’hui. Que l’agriculture foie tellement favorifée, dans fes diverfes parties, que les matieres premieres de nos manufatlures en deviennent abondantes & de bonne qullité : que la Jiherté laiff’e à l’induftrie fon effor, & le bon marché de nos produtlions fera plus èans la COOCllrr~nce, & chez nous-mêmes, que coures les loix impofées à la mode & al goût.

Les 0BSERP..tTIONS for les mamifaélures d’lroffis d’or, d’argent & de foie Je la •ille de Lyon, f9nt rédigées avec méthode, & écrites avec connoiffance des chofes : elles contiennent l’hiftoire de l’établiffemenc de ces manufaél : ures, de leurs progrès, de leur fplendeur & de leur décadence. Mais, je pourrois oppofer le réfulcac précé4 dent aux vœux de l’auteur pour le luxe, le fcifle ; pour le retour périodique ou jourllalier de tout ce qui nourrit, entretient l’un & t•autre ; pour les fèces de cour’, les . galas, les jeux publics, les bals parés, la rigoureufe & impofante étiquette. S’il efi vrai. que le fort des manufatlures de Lyon tienne au fafte de nos princes, à l’exemple pompeux que la cour en donneroit à toute la terre, par conféquent à la pauvreté, à la corruption, à ravililfemenc de la nation, qui en font les fuites malheureufes & néceffaires, ainft que nous l’avons trop éprouvé depuis le fafte immodéré, ralciere ambition de Louis XIV ; que peut-on en dire r qu’en devons-nous penfer r On préteftd que Colbert infpiroit au Roi de donner des fèces publiques pour attirer de l’arg~t en France : ces fèces coûtoient beaucoup ; mais elles rendaient davantage, nous aff’ure-t —on. Je le veux : qu’en réfultoit-il r qu’il falloir des impôts fur le peuple pour fubvenir aux dépenfes de ces fètes fplendides ; que ces impôts écoient mis fur les cultivateurs, fur fa claffe la plus pauvre, parce qu’elle eft la plus foible, & au ffi la P.lus nombreufe ; que tous les profits en retournoienc ·aux peintres, aux doreurs, aux orfevres, aux fculpteurs, aux machiniftes, aux muficiens, aux comédiens, aux danfeurs, au, c farceurs, à une foule de gens tout auffi inutiles, & finguliérement aux entrepreneurs, à un tas de valets qui ont bientôt pris la place de le1.1rs maîtres. C’cl1 : en grand, tout-à-~-(ois, d’un coup de main, faire ce qu’ont opéré depnis, la création d’une multitude de charges & d’offices inuti-les, quoiqu’à groff’e finance, les ~cries’· k : a CJQpnmta à gros ~écêts ~ ~s ç001pa&niea exclWives ~ le papier-moJUWie 1 oigitized by