Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/37

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ERRATA.

La feuille de l’étou et généralement employée dans ce procédé , & produit probablement la plus ?e,lle couleur ; cependant ils co~pofe.~t un rouge, avec le jus de leurs ligues, mele dans une efpece de tqumifoma qu ds appellent taheinoo, le pohue, leurhe ou conyo/vulus brajilienjis, & une forte de folarzum qu’ils nomment ebooa. Le mêlange de ces diverfes plantes , ou la différente dofe qu’ils en emploient, produit fur leurs étoffes plufieurs nuances de couleurs , dont quelques-unes font fort fupérieures aux autres. Cependant, la beauté de la meilleure n’eft pas permanente : il eft probable qu’on pourroit trouver quelque méthode po14r la fixer, û l’on faifoit des expériences fur cette matiere , & il feroit fort utile de rechercher les qualités que donneroit le mêlange d’une fubftance végétale avec une autre. La maniere dont on a découvert nos plus belles couleurs , fuffit pour encourager cette entreprife,

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A l’infpeaion de l’indigo, du paftel, de l’herbe de teinturier & de la plupart des plantes qu’on emploie dans nos teintures , on n·imagineroit pas qu’elles contiennent les couleurs qu’on en tire.

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Leur jaune eLl compofé de l’écorce de la racine du morientl~t citrifolia, appetlé nono, qu’ils ratiffent & font infufer dans l’eau. Après qu’on les. a laitfé tremper pendant quelque temps, l’eau fe colore , & ils y plongeat l’étoffe pour la teindre. On devroit examiner ft le morienda, dont le nono eft une efpece , ne pourroit pas fervir à la teinture. Brown, dans fon hijloire de la lamaÜJue, fait mention de trois efpeces de morienda qui font employées pour teindre en brun ; & Ramphices dit que les Infulaires des Indes orientales fe fervent du bancuda angu_llifolia, qui approche beaucoup du nono til’Otahiti, comme d’une drogue qui fixe fes couleurs rouges avec leiquelles elle a une affinité particuliere. Les hâbitants d’Otahiti teignent auffi en jaune avec le fruit du tamanu ; mais nous n’avons pas eu occafton de décoUvrir comment ils tirent cette couleur. Ils .ont encore une maniere de teindre en brun & en noir ; ces couleurs font ft médiocres, qae la maniere de les préparer n’a pas excité rna curiofité. La fabrication des nattes eft une autre rnanufaaure confidérable des Otahitiens ; il y en a quelques-unes jolies, belles & meilleures que celles que nous avons en Europe : les plus groffieres leur fervent de lit, & ils portent les plus tines dans les temps humides. Les Infulaires prennent bien des peines & emploient beaucoup ;de foins à faire ces dernieres , dopt il y a deux efpeces. Les unes fe font avec l’écorce du proërou thibifcys tiiiaceus de Lin née, & ll y en a quelques-unes qui font au ffi fines qu’un drap groffier ; ils appellent wanne l’autre efpece , qui eft encore plus belle. Elle eft blanche, luftrée & brillante.

Ils la fabriquent avec les feuilles de leur wharrow, efpece de pandanus , dont nous n’avons pas eu occafton de voir ni les fleurs ni le fruit. Ils ont d’autres nattes, ou comme ils les nomment des mocas , qui leur fervent de fieges & de lits ; elles font compofées de joncs & d’herbes, & ils les fabriquent , ainfi que tous leurs ouvrages treffés , avec une facilité & une promptitude étonnante. Ils font auffi trè-adroits A faire des paniers. & des ouvrages d’ozier ; leurs .paniers font de mille formes différentes , & il y en a quelque-uns très-artiftement travaillés ; ils s’occ~pent tous, hommes ’& femmes à ce travail. Ils en ’fabriquent avec des feuilles de noix de · coco,’dans l’efpace de quelques minutes ; & les femmes qui nous vinrent voir de très-grand matin , avoient coutume , dès que _

Je foleil étoit levé fur l’horizon, d’envoyer chercher quelques feuilles, dont elles formoient de petits chapeaux pour mettre leur vifage à l’.ombre. Cette

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