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ET SUPPLÉMENT.

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Cette opération leur coûroit ft peu. de travail & dè temps , que lorfque le foleil baifioit fur le foir, elle,s les jetoient là : ces chapeaux cependant ne leur couvroient pas la tête ; ils ne coofiil :ent qu’en une bande qui en fait le tour, & une corne avancée qui ombrage le front.

Ils font av~c l’écorce du poërou des cordes & des lignes , dont les plus grotTes ent un pouce d’épaiifeur, & les plus minces font de la groifeur d’une petite ’celle : ils forment, avec ces dernieres, des filets pour la pêche. Ils compofent, avec les fils de coco , un cor~age, pour joindre enfemble les différentes parties de leurs pirogues, & d’au~res courroies tordues ou treffées ; & ils fabriquent avec l’écorce de l’érowa, efpece d’orties. qui croît dans les montagnes,~ qui pour cela eft un peu rare~ les meilleures lignes .pour la pêche qu’il foit poffible de trouver. Ils attrapent avec ces lignes les poiffons les plus forts & les plus frétillants , tels que les bonites & les albicores , qui rompent dans un inftant nos lignes de foie les plus . fortes , . quoiqu’elles {oient deux fois auffi épaifi’es que celles des Otahitiens.

lis font une efpece de feine , d’une herbe qui a les feuilles larges & groffieres ; & doAt la tige reffemble au glayeul. Ils entortillent & joignent enfemble ces herbes , jufqu’à ce que le tilet , qui eft à-peu-près auffi large qu’un grand fac , ait foixante à quatre-vingts braffes de long. Ils la tirent dans les bas-fonds, & . le propre poids de la feine la tient fi bien . au fond de la mer, qu’un feul poiH’on peut àifficilement échapper.

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· {Il eft quefiion enfui te de ·la pêche , des harpons , des hameçons , de la conftruaion de toutes les efpeces de barques, pirogues & autres petits bâtiments. [ 1u chap. ’7·] On trouve auffi dans l’ifle , le mûrier dont on fait le ~apier chinois , morus papyrifera, que les naturels du pays appellent aouta ; un arbre reffemblant au figuier d’Amérique ; une autre ~fpece de figuier qu’ils nommeflt matte ; le cordia jèbajliana orientalis, qu’ils appellent itou ; une efpece de fouchet qu’ils nomment moo ; une efpece de tournefortia qu’ils appellent taheinoo ; une autre .elu convolvulus poluce, qu’ils appellent eurhe :le folanum centifolium, qu’ils appellent ebooa : le caryophi/lum maphylum, qu’ils appellent tamannu : l’hibiflus tiliaceus, appellé par eux poirou, & qui eft une ortie en arbre : l’urtica argentea ·qu’il~ appellent •

erow• , & plufieurs autres plantes dont on ne peut pas ·faire ici une mention particuliere.

Des plantes dénommées au chap. ’7, on n’a tranfcrit que celles fervant à l’habillement, à quelques meubles ou ufienfiles, fans rien extraire de celles qui ont rapport à la nourriture , foit en nature, foit par les fruits qu’elles procurel’lt. Dans le voyage fait en 1771, 1773, 1774 & 1775 , écrit par Cook lui-même, & auquel on a joint les relations dn capitaine Furneaux & celles de Mrs. Forfier, en parlant encore des Taïtiens , on dit : " Leur habillement ( de plufieurs femmes) étoit une piece d’étoffe , ave~ ,un trou au milieu oh elles pa1loient leur tête , de .maniere que Ies deux bouts pendoient devant & derriere jutqu’aux genoux. Une jolie toile blanche pareille à une mouffeline , formoit différents plis amour de leur corps, un peu au deffous de la poitrine, & l’une des extrêmités retomboit avec grace pardeffus l’épaule. Si cet habit n’a pas la forme parfaite qu’on admire avec tant de raifon dans les draperies des anciennes fiatues grecques , il eft plus joli que je ne l’imaginois, & plus avantageux à la taille & à la figure qu’aucune des robes européennes que nous connoiQions. -Nous vlmes beaucoup de petits T~Jme II. Partie. 1 I.

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