Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/39

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mliriers (morus papyrifira) dont les lnfulaires emploient l’écoree à fabriquer des étoffes de différentes efpeces. -

Elles nous montrerent auffi ( des fentmes qui

l>attoient l’écorce .6breufe du mûrier, a.6n d•en fabriquer des éroffes) dans une gro1fe noix de coco, une efpece d’eau glutineufe, dont elles fe fervoient de temps à autre, .afin de coller enfemble les pieces de l’écorce. Cette ’olle qui , à ce que nous comprîmes , vient de l’hihiftus efoulentus, eft abfolument n~cefi’aire dans la . fabrique de ces immenfes pieces d’étoffes, qui, aya~ quelquefois deux ou trois v~rges de large & cinquante de long, font compqfées de petits morceaux d’écorce d’arbre d’une très-petite épaHfeur. En examinant avec foin leurs plantations de mûriers, nous n’en avons jamais trouvé un feul de vieux : dès qu’ils ont deux ans, on les abat, & de nouveaux s’élevent de la racine : car heureufement il n’y • pas d’arbre .qui fe multiplie davantage ; & fi on le laifi’oit croître jufqu’à ce qu’il fût en tleur & qu’il pût porter des fruits, peut-être qu’il couvriroit bientôt tout le pays. Il faut toujours enlever l’écorce des jeunes : on a foin que leur tige devienne longne , fans aucune branche , excepté feulement au fommet s <le forte que l’éc ;orce eft la plus entiere poffible. _

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Nous vîmes urie grande quantité des plus belles . étoffes de Taïti étendues fur Pibewiki (d)rbe ; & les naturels du. pays nous dirent qu’on venoit•de les laver dans la t1v1ere.

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Nous fûmes hien tôt récompenfés de nos préfents , far- tout de la part . des femmes , t~ili en.voyerent à l’inftant leurs domeftiques chercher de grandes pieces cle leurs plus belles étoffes en écarlate , en couleur de rofe ou de paille , & par· fumées de leur huile la plus odorante. · Elles · les mirent fur nos premiers habits, · & elles nous en cbargerent û bien , qu’il nous étoit difficile de remuer. • . • • Le fuc jaune d’une petite efpece de figue , qu’ils nomment mattl• , & le (ne jaunâtre d’une {orte de fougere , de liane , ou de plnfieurs autres plantes mêlées ..enfemble , forment un cramoifi brillant, que les femmes répandent avec leurs mains , ft toute la piece doit être de la même couleur : fi elle doit être bariolée on tachetée, la couleur s•applique avec un rofeau de bambou. Cette couleur fe flétrit bientôt • & devient d’ un rouge fale , fujet d’ailleurs à être enlevé par la pluie, &c.

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Les habitants d"Hu~heine , à deux journées d’Otahiti , font vêtas de même , • même figure, langage , &c.

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A Ulillea, voHine d’Hutduine, on trouva une natte de fils tre1fés enfemble, & que

M. Banlcs ne put déchirer ; il n’eft pas r~ voir des pieces d’étoffe de cinquante

verges de longueur. Bolahola eft l"JJne de ces Hles , au nombre de ftx. A Oluteroa, les habitanu font habillés des mêmes étoif’es qu’à Otahiti , mais différemment teintes ou peintes ; leurs vêtements font de formes différentes ; ils font des coutures ~ & c’eft la premiere fois que l’on a rencontré dans les Hles de la mer du Sud ·des cfpeces d~aiguilles. Les arts y font mieux perfeaionnés , & la teinture de meilleure cou.leur. ; le jautU, noir, rou1e, bnm, couuur Je plomb & . hlanc , fouvent môlés par 4ies rayures, font d’ufage. Quelques-uns avoient des efpeces de turbans d’étoŒes, d’autres des bonnets de plumes d’oifeaux du tropique. Au voyage, précédemment ·cité, fait en 1773, aux i11es de la Société, des

.Amis , Midelbou.-g, Aœfterdam, &c. on s’exprime ainfi : parmi les hommes qui

n’étoient pas entiérement nus, les uns avoient nn morceau d’étoffe autour. des reins, & d’autres portoient un vêtement qni reft’embloit à-peu-près à celui des femmes, •’ci-à-dire, une l~gue pi~c d’~toie en éçhiquier, &c. comme nos étoŒes à oigitized by