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ET SUPPL~MENT.

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4eurs. Plufielll’l fe couvroient , en place d’étoifes , de nattes eztr !mement biea travaillées.

Le vêtement des deux fexes eft une efpece d’étoife ou de natte envelopp~e autour de la ceinture, & qui pend au defi’ous des genoux. De la ceinture en haut, les hommes & les femmes font communément nus ; & il paroît qu’ils oignedt cette partie du corps tous les matins.

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Les - ornements , bracelets , colliers , bagues , pendants d’oreilles , en perles , coquilles, nacre, écaille, &c. font nombreux.

Les femmes fe parent qt~elquefois d’un ublier fait de nbres extérieures de la coque de la noix de coco , & parfemé d’un certain nombre de petits morceauc tl’ étoffes joints enfemble , de maniere ·qu’ils forment des étoiles, des demi-lunet, des quarrés , &c. des coquillages , des plumes rouges , rembellifi’ent encore , & : en tout , il produit un effet très-agréable. lis fabriquent la même .étoi’e & de la même maniere qu’à Taiti, quoiqu’ils n’en aient pas autant d’efpeces différentes le qu’elle ne foit pas fi fine : mais leur méthode de la vernir eft plus durable, & elle réfifte quelque temps à la pluie ; avantage que n’a pas ëelle de Taïti. Ils la teignent en noir, brun, pourpte, jaune & rouge ; & ils tirent leurs couleurs des végétaux. Ils font différentes natte !i, les unes d’une très-belle texture, dont ils fe vêuff’ent communément ; d’autres, plus groffieres & plus épaiffes , fur lefquelles ils fe couchent, & qu’ils emploient à la voilure de leurs pirogues ; ils ont des paniers de la même matiere que leurs nattes, de fibres entrelaÇées de noix de cocos mêlan-Jées de diverfes couleurs, avec goût & agrément.

On voit, au troifieme voyage, fait de rn6 à 178o, à l’article de rifie des Amis , que leur~ arts , avec de très-foibles moyens, font pouffés fort loin. tc{. ’arbre à étoffe (morus papyrifora) eft tort employé : on en fé !it des étofi"es·très-fioes : il en eft de quahté inférieure, pour tapis de pieds, & de foixante-dix aunes de long • fur fept & demie de large. Ces étoft’es font fabriquées ditféreml1lent qu’à Taïti : elles prennent (les femmes} les tiges ou troncs minces du papier mûrier qu’on cultive à ce deffein. Rarement fa hauteur pa1Te ûx ou fept pieds, & fon épaiffeur quatre doigts. Elles enlevent l’écorce dont elles grattent l’extérieur av· ::c une écaille de moule. On roule alors l’écorce pour lui ôter la convexité qu~ lui a donné la tige , & on la met tremper pendant une nuit dans l’eau. On la met enfuite en travers 1fur le tronc carré d’un petit arbre, & on la bat avec un inftrument de bois auffi curé, d’un pied de long, & plein de rainures de tous côtés : quelquefois on en emploie Ut tout uni. Une piece fe trouve ainfi faite fuivant la grandenr de l’écorce. Souvent on répete l’opération, on la roule plufieurs fois, on la bat pins long-temps ; mais c’eft plus pour en reB’errer que pour en étendre le tiffu. On met alors ces pieces fécher, & elles ont depuis quaue jufqu’à ûx pieds & plus de long, & font larges de ta moitié.

Une autre perfonne les prend quand elles font feches, joint les -pieces par une autre des extrêmités , en enduifant les liûeres du fuc gluant d’une graine a·ppellée tooo, & qui fait l’effet de la glu. Quand elles font ainfi alongées, on a une efpece d’empreinte , faite d’une fubilance fibreufe dont le tiifu etl fon ferré ; on la place fur un large morceau de bois , & on étend l’étoffe defi’us. On prend un morceau d’étoffe qu’on trempe dans un fuc exprimé de l’écorce de l’arbre appeiWe-M .Ua, & on en trotte légérement l’étoft’e qu’on rravaille. Ce fuc laiffe en m~me temps une cou leUY d’un brun toncé, & un lutl :re fur la furface : l’empreinte laitre une impreBion, & fert en même temps à confolider les parties jointes enfemble. C’eft aiaû qu’ea. -

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