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Il y a delx efpeces de cette plante ; les feuilles de toutes les deux reffemblent l celles de glayeul , mais les fleurs font plus petites & les grappes en plus grand nombre : dans l’une , elles font jaunes , & dans rautte, d’un rouge foncé. Lenr habillement ordinaire eft compofé de feuilles de ces plantes , fans beaucoup de préparations : ils en fabriquent d’ailleurs leurs cordons , leurs lignes & leurs cor• dages, qui font beaucoup plus forts que ceux qu’on fait avec du chanvre, & auxquels ils ne peuvent être comparés. Ils tirent de la même plante , préparée d’une autre maniere , de longues fibres , minces, Juifantes comme la foie, & auffi blanches que la neige. Ils manufaélurent leurs plus belles étoffes avec ces fibres , qui ~nt auffi d’une force fupérie9.re.

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ET S ·VPPLËMENT.

Leurs filets , dont quelques-uns f~nt d’une grandeur énorme, font f~rmés de ces feuilles.

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4t Une plante qu•on peut fi avantageufement employer à tant d’ufages utiles, feroit une acquifition importante pour l’.Angluerre, où elle croîtroit, felon toute apparence, fans beaucoup de peine ; car elle paroît être très-vivace , & n’avoir befoin d’aucun fol particulier. On la trouve également fur les collines & dans les vallées, fur le terreau le plus fee , & dans les marais les plus profonds : elle femble pour· tant préférer les ; endroits marécageux ; car nous avoas ob !ervé qu’elle y éroit plus arande que par-tout ailleurs.

L11abillement d’un habitant de la Nou11elle-Ztlande elt, au premier coup-d’œil d’un étranger, le plus bizarre & le plus groffier qu’on puHI’e imaginer. L’étoffe faite des feuilles de cette efpece de glayeul dont nous avons parlé, tient le milieu entre le rofeau & le drap : les bouts des feuilles , qui ont huit ou neuf pouces , s•étevent en faillie à l’endroit cie l’étoffe, comme la peluche ou les nattes qu’on étend fur nos efcaliers.

Il faut deux pieces de cette étofFe , n on peut lui donner ce nom , pour un ~abillement complet : l’une eft attachée fur les épaules avec un cordon , & pend jufqu’aux genoux ; ils attacheart au’ bout de ce cordon une forte d’aiguille d’or : l’autre piece eft enveloppée autour de la ceinture & pend prefque à terre. Les hommes ne portent pourtant (Jue dans des occafions particulieres, cet habit .te delrus ; mais ils ont une ceinture à laquelle pend une petite corde deftinée à wt ufage très-fingulier. ( Li/e{ Jans tauteur ce /ùt.gulier ufage.} Quand ils n’ont que le vêtemeat de detfous, • qu’ils s’accroupi«ent, ils re«em~ blent un peu à une maifon couverte de chaume : quoiqtte cette couverture foit défagréable, elle eft bien adaptée à la maniere tle vivre .t’hommes qui couchent fouvent en plein air , fans avoir autre chofe pour fe mettre à l’abri de la pluie. f( Outre l’étoffe groffiere dont nous venons de parler, ils en one deux autres, qui ont la furface unie, & qui font faites avec beauc :ouf. d’art , de la même maniere que celles qui font fabriquées par les habitants de ’Amérique !ftéridionale , & : dont nous achetâmes quelques pieces à Rio-hneiro. L’une de celles-ci eft au1li groffiere, mais dix fois plus forte que nos ferpilieres les plus mauvaifes : pour la manufa&urer , ils arrangent les &s à-peu-près comme nous. La feconde fe fait en étendant ptufieurs fils , près les uns des autres, daAs la même direaion , ce qui compofe la chailte, & par d•autres fils ~e traverfe, qui fervent de trame : ces ~ls font éloignés d’environ un demi-pouce les uns des autres , & ils reffemblent UG peu aux morceaux de canne dont on fait de petites natte~ rondes, qu’on place quelquefois fur nos tables fous les plats.

E :ette ttoffe ea .fouveot rayée , & elle a toujours une a«ez belle apparence ; oigitized by