Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/45

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ERRATA

car elle eft fabriquee avec les fibres de la même plante , qui eft luifante eomtne la foie. Ils la manufaélurent dans une efpece de chafiis de la grandeur de l’étoffe, qui a ordinairement cinq pieds de long & quatre de large : les fils de chanvre font attachés au bout du chaffis ; la trame fe fait à la main , ce qtù doit être un travail très-eftnuyeux.

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Ils font, à l’extrêmité de ces deux efpeces d’étoffes, des bordures ou franges de ·différentes couleurs , comme celles de nos tapis. Ces bordures font faites fur différents modeles , & travaillées avec une propreté & même une élégance qui · doivent paroître furprenantes, fi l’on confidere qu’ils n’ont point d’aiguilles. "

Le vêtement dont ils tirent le plus de vanité , eft une fourrure de chien ; ils l’emploient avec tant d’économie, qu’ils le coupent par bandes, qu’ils coufent fur · leur habit, à quelque diftance 1’une de 1’autre ; ce qui prouve que les chiens ne font pas abondants dans leur pays. Ces bandes font auffi de diverfes couleurs, & elles font difpofées de maniere à produire un effet agréable. Nous avons vu , ’ mais rarement, quelques habillements ornés de plumes au lieu de fourrures ; & • . nous en avons apperçu un qui étoit entiérement couvert de plumes de perroquet. Leurs vêtements ( des femmes ) font faits de la même maniere & dans la même forme que ceux de l’autre fexe ; mais celui d’en bas enveloppe toujours leur corps, excepté quand elles entrent dans l’eau pour prendre des écreviffes de mer. Elles l’ôtent alors ; mais elles ont grand foin de n’être pas vues par les hommes. Ayant débarqué un jour fur une petite ifle , dans la baie de T_ologa, nous en furprimes plufieurs dans cette occupation ; la chatl :e Diane & fes nymphes ne peuvent’ , pas avoir donné de plus grandes marques de confufion & de regret à la vue d’Aéléon, . que ces femmes en témoignerent à notre approche : les unes fe éacherent parmi les rochers, & le refte ie tapit dans la mer jufqu’à ce qu’elles euffent fait une ceinture & un tablier des herbes maritimes qu’elles purent trouver ; & Jorfqu’elles en fortirent , nous remarquâmes que , même avec ce voile , leur modeilie fouffroit beaucoup de notre préfence.

I.fle àe Savu. ( L. 1 Il, eh. 9, 1770.)

L’habillement des deux fexes eft une étoffe de coton , dont le 61 , teint en diB’érens bleus, produit une couleur changeante qui, à nos yeux, n’étoit pas défagréable. Cette étoffe fe fabrique dans le pays : leur vêtement etl :-compofé de deux · pieces, qui ont chacune environ deux verges de lol)g, & une verge & demie de large : l’une fe replie autour des reins, & l’autre couvre la partie fupérieure du corps. Les hommes ferrent fur la chair, à la réunion des cuiffes, le bord inférieur de la piece qui enveloppe leurs reins , en laiffant l’autre bord plus lâche, de maniere à former une efpece de ceinture pliffée , qui leur fert de poche, & oit ils mettent leurs couteaux & autres petits meubles qu’ils portent avec eux. Ils paffent l’autre piece en deffous cette ceinture par derriere, & ramene nt 1’un des bouts pardeffns l’épaule

!auche , & l’autre pardetfus Ia droite , pour les faire tomber fur la poitrine & les 

rattacher à la ceinture par devant~- de maniere qu’en étendant ou . refferrant les plis, ils peuvent couvrir leur corps plus ou moins, fuivant qu’ils le jugent à propos.

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lls ont toujours les bras , les jambes & les pieds nus. La différence de l’habillement des deux fexes , confi !le principalement dans la maniere dont eft arrangée la piece qui fert de ceinture.

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