Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/46

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Les femmes , au lieu de ferrer le bord inférieur, & de laitrer flotter en poche celui d’en haut, ferrent au contraire la partie fupérieure , & Jaiffent retomber en jupon, jufqu’aux genoux, celle d’en bas.

Elles ne paffent pas non plus la piece qui couvre le corps , pardeffous la ~einture en devant ; mais elles l’attachent fous les bras,& s’en couvrent la gorge avec la plus grande décence.

Les hommes attachent leurs cheveux au fommet de la tête ; les femmes les nouent par derriere : celles-ci n’ont rien fur la tête ; les hommes ont une efpece de bandeau qui n’eft pas large, mais des plus belles étoffes qu’ils peuvent fe procurer ; quelques-uns ont un mouchoir de foie ; d’autres une toile de coton ou mouffeline noe, dont ils font une efpece de petit turbân. Tous font vêtus de même : le roi feul avoit une robe-de-chambre d’un·e toile àes Indes groffiere , & fon miniftre , qui nous reçut une fois en robe noire. Le coton & l’indigo font des produaions indigenes & d’ufage dans ces contrées. (Ce qui concerne les manufaélures a été mal vu , mal rendu :on n’en peut rien tirer.) J’ai vu de toutes ces fortes de matieres en nature, préparées à divers degrés, employées en étoffes, vêtements, parures , meubles , uftenfiles, &c. à Paris , dans quel4 !fues cabinets , & en plus grande quantité, à Londres , d’où nous avons tiré. prefque tout ce dont nous jouiifons en ce genre. J’ai fous les yeux de la nla1fe, du 61 & de la toile du fparûum junceum’ qu’ora emploie avec quelque fuccès, en quelques provioces d’E(pagne, & quelquefois fur le rivage de la mer , en Rouffillon & jufqu’en Languedoc. On y fait rouir les pouffes de 1’a~ née de ce genêt’ pour en tirer la nlafi"e dont je viens de parler. J’ai auffi des cordes d ’hibifcus titiawu ; on pourroit encore faire de la toile de la fi.latfe qu’on en tire : mais rien de tout cela ne vaut notre chanvre, auquel cependant le phormium tenax de la Nouvelle-Zélande, femble préférable pour les ufages qui demandent une très-grande force.

Le chanvre de la Chine, nouvellement connu en France, où il ·a été envoyé d’Angleterre , ne femble différer du nôtre que par des brins plus gros & beaucoup plus longs ; la premiere année qu’il a été cultivé au jardin du Roi , à Paris~ (en 1785, ) il a poui’é des tiges qui, avant àe fleurir, avoient vingt-quatre pieds de hauteur. Cette varlété du cannabis, qui pourroit devenir très--intéretfante pour la marine , refi"emble au chanvre de Rofea , dans la Sabine , dont parle Pline ; ( Hijl. nat. liv. Xl X, chap. 9,) que fai cité au Ducou.tts PR.ÉLIMIN..4I~E • pag. Yll.

Ajoutons à la notice qu,.on vient de lire, de rufage ft répandu & tant varié · d’un auffi .grand nombre de matieres végétales employées à tant de vêtements • ameublements, ornements & uftenfiles divers, le traité d’Olivier de Serres, intittùé : La feconde richej{e du mûrier blanc, dédié aa chancelier de France, Pompone cie Bellievre, & publié fous le regne de Henri IV• .A MON$EI( ;NZUR, Monfeigne~tr DZ B !iLLIEYRZ ,’ clzanceli~r Je Fr.ttnce. MONSEIGNEUR, entre toutes les inventions treuvées pour le foutien de la vie humaine,. aucune ne fe void donner tant de peine que l’ouvrage du pain : car le labourer de terre , le moudre des blés, les boulengers, ne laifi"ent jamais en repos le pere de famille ; dont il y a apparence que fi, peu-à-peu, on n’euft- • amené les peuples à ce travail-là) ils re futrent contentés des fruits defquels fe Ti~me Il. Putie II.

C.

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