Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/47

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ERRATA

eourriffoient les hommes des premiers fiecles, pour s’affranchir de tant de labeurs. Joint que c’eft toujours leur naturel de rejeter toutes nouvelles inventions , quoique profitables. Cette difficulté, Monfeigneur, m’a fait différer quelque temps d’efcrire la maniere de faire croiftre la foie, par l’introduélion des meuriers, en la plufpart des provinces du cœur de ce royaume, & jufqu’à ce qu’il pleuft au Roy me commander d’en difcourir un jour devant lui , ou ayant bien receu les raiions fur lefquelles je me fondoi’, pour cet effet , il me commanda de meure en lumierc ee que l’expérience m’en avoit fait recognaiftre : voilà ce même. Avec l’authorit~ de Sa Majefté, j’ai expofé en public le premier traité de cet ouvrage : lequel feutl : demeuré imparfait, s’il n’euft eu le bonheur de votre favorable fupport. Mais votre fage prudence , jointe avec l’expérience de vos lointains voyages pour vos grandes ambaffades, eft a bien feul confidérer l’utilité : & votre vertu s’oppofer aux traverfes qui fe font manifeftées à l’introduélion de tant de fruélueufes emreprifes. Au grand proffit de tout le peuple de la France, qui jufqu’ici a été contraint de mendier ces chofes des étrangers , fe les pouvant donner lui-même , pour la bonté de fa terre & tempérament de fon ciel ; & voyant avec quelle particuliere affeélion vous ave~ fortifié ce deffein , & combien vous avez apporté & de fecours pour faire reiTentir à toute la France, le bien qu’elle en peut recevoir ; Dieu m’ayant fait la grace ( un bien fuivant communément l’autre) d’avoir treuvé un fecond tréfor- en la plante du meurier blanc :j’ai jugé que comme à un des .premiers & principaux appuis de cet eftat , il vous apparrenoit de me commander que fous l’atfeurance de votre nom & de votre faveur, j’eu1fe à le mettre en lumiere ; ce que j’ai fiür , & vous fupplie trè.s -hamblement, Monfeigneur, avoir pour agréable cette mienne . délibération , voyant de bon œil ce livret que- je vous préfente, de l’utilité qui fe tire de l’efcorce de cet arbre , qui eft la mariere du linge , beaucoup meilleure & plus abondante que ni le lin ni le chanvre, dont la facilité de l’ouvrage efi : telle que les moindres ferviteurs de la tàmille, jufqu’aux enfants, y peuvent être employc. ;z ; â toutes heures , fans dépence t fans nul hazard , avec bon & heureux fuccès. Et -la .France vous aura l’obligation de ravoir remplie de telles richeffes , avec l’immortelle mémoire de votre mérite, de votre bienveuillance. Je vous fu pp lie très-humblement, Monfeigneur, recevoir favorablement le débile ouvrage d’un homme ·des champs , qui , eR fa folitude , priera Dieu pout votre longue vie & profpérité , & des vôtre•••• A Paris, ce 26 juillet lOOJ.

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Votre très-humble & très-

obéilfant ferviteur ,

0LIVIER DE SERRES.

La feconde rickeffi du meurier blanc, qui fe treuve en fon efcorce , pour en faire des toiles de toutes tortes , non moins utiles que la foie provenant tle la feuille d’icelui. Le revenu du meurier blanc ne confift.e pas feulement en la feuille pour avoir de la foie, mais auffi en l’efcorce pour en faire des cordages, des toiles oroffes , mpïennes, fines & déliées, comme l’on voudra, préparant l’efcorce ,

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ain fi qu’il fera veu cy-après : par lefquelles commodirez fe manifefte le meurier blanc, efire la plante la plus riche & d’ufage plus exquis’ dont encore ayons eu de cognoitfance. De la feuille du meurier, de fon utilité, de fon emploi, de la manier~ d’en retirerla foie par le ver, de le nourrir & d’en avoir la fcmence pour en conferver la race, j’ai amplement difcouru en mon théatrc d’agriculture. lçi, ce f~ra de l’eicorce des branc.hes de tel arbre, dont je vous rcpréi~nterai oigitized by