Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
(29)

ET SUPPL·2MENT.

xii

la faculté , puifqn’il a plu à Roy me commander de donner au public l’inventioil de la convertir en cordage & toiles, {elon le’ efprcuves que j’en ai montré à Sa Majefté. Je ne comprend en ce fervice , le meurier noir, pour la rudeffe de {on efcorce , nous oftant le moyen d’en tirer matiere à ces ouvrages ùéliés, contre ce que nous cerchoRs en ceft endroit. Et bien que nous foyonscontrain8 : de mendier les toiles de nos voiûns (comme jufques ici nous avons fait la foie ) en aians à fuffifance pour notre provifion, û ne laiffera pourtant le pere de f.1mille , d’em• ployer ce bien que Dieu lui offre tant libéralement , même étant ès ptovinces ,hi royaume oit les lins & chanvres font rares , comme de telles y en a plus que des autres. Par ce moyen , tirant de chez lui cette belle commodité ·de linge, fe trouvera- t -il d’autant mieux accommodé, que moins ferra contraint à desbour. ; . cer argent à l’achapt de tant néce1faires aliments.

Plufieurs belles & rares chofes font veneus en lumieres par . accident. Le luth, excellent inll :rument de muûque, ell : forti de la curiofité d’un médecin , qui faifant l’anatomie d’une tortue pour en voir l’intérieur & l’affiette de fes parties , la maniant defféché, toucha par mefgarde quelques nerfs tendus Jans icelle , lequels rendans fon agréable par le moyen du creux/ & vouceure de l’efcaille, print par-làoccafion de faire un nouveau inftrument, depuis appellé tefludo, dn nom de l’animal. La prefque miraculeufe fcience d’enter les arbres ftuitiers , ’eft procédé d’un pafteur , quand au dre1fer de fa logete, il fourra fans y penfer, me petité brailche vifve d’arbre ’ dans le tronc d’un autre frefchement coupé rès terre., oit’ rè reprenant, montra l’admirable mariage de deux diverfes plantes , par après tant recerché & raffiné par nouvelles additions.

Ainfi m’en a-t -il print touchant la cognoiffance de la faculté de I’efcorce dLi meurier blanc ; car pour fa facile féparation d’avec fon bois, ell :ant en feve , ea ayant fait faire de cordes , ( à l’imitation de celui de l’efcorce de · tillet, qu’on façonne en France , même à J..ouvre en Pa rifts,) & mi(~s fécher au haut de mà. -maifon , furent par le vent jetées dans le foffé, puis retirée de l’eau boneufe ~ y ayant féjourné quelques jours, & lavée en eau Claire, après deftoues & féchées ~ je vis paroill :re la teille ou poil , matiere de la toile ; comme {oie blanche ou . fi~ ·lin. Je fis battre ces efcorces-là à coup de mafsües pour en .féparer Je delfus, gui allant en pouffiere , laHfe la matiere douce ·& molle , laquelle bracée , férancêe peignée à la maniere du chanvre & du lin , fe rendit propre ’à filer, & enfuite ·l ê,tre tifslie & réduite. en toile. _Plus .de trente ~ns.auparavant, j’avois employé 1 efcorce de tendres Jettons de meuner blanc , a Cler des eiHes à efculfon ; ad. lieu de chanvre’ dont communément l’on fe fert en tel déle8 :able mefnage. .,

C’eft la premiere efpreuve de la valeur de l’efcorce du meurier blanc , faite ; , non tant à deffein, comme par accident, duquel, rédigé en art , (e’ tire très-bori fervice. Ainfi, eftant ce meurier-ci de plufieurs utilites , ati ’grand profit dë fon ~olfe~eur. L’e~corce dn tillet ~ outre qu’elle fer,t à f~ir~ ’des ~ordes ’.· ·~ :ir1fi qù."~ eté dtt, fe pl01e aucunement ~ efire a~co~modec .en, tot le :. mats c’èll : un :ouvr~g~ très-groffier, comme pour fervtr en votle de moulin-a -vent & ’chofes femblab1es. L’ortie rend une exquife matiere dont font fai8 :es de belles & déliées · to1les : mais il y en a fi peu qu’on n’en peut faire autre e !hit que pour la curiofit~ Quelques autres her~es & arh.uftes rendent au.ffi du poil ; mais les unes . tant foibles, les antres en fi peute quantité, tant· groffier & avec tant de difficutré’ à le tirer~ qu’il ?’eft poffible ~e s’en fervir ave~ a’ucune ·milité, ou feroit très~petite. 11 n’eft pas atnti du meuner blanc, dont 1abondance du braocheage · , la facilité <1. Cl.

oigitized by