Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/49

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fefcorcement, la bonté du poil procédant d’icelui, rendent ce mefnage très-afi’ur~ : voire avec fort petite defpence , le pere de famille retirera infinies commodités de riche arbre, duquel la valeur, non cogneüe de nos anceftres, a demeurée enterrée jufqu’à préfent , comme par les yeux de l’entendement il le recognoiftra encore mieux par les expériences. Mais afin qu’on plùtre rendre de durée ce mefnage, c’eft-à -dire, tirer du meurier l’efcorce fans l’otfenfer, ~eti fera noté : que pour le bien de la foie, il eft nécetraire d’efmunder, d’eflaguer, d’etefter les meuriers incontinent aprè.s en avoir cueilli la feuille pour la nourriture des vers, felon toutesfois diftintl :ion requife , comme j’ai montré en mon théatre , dont les branches provenantes de telles coupes, ferviront à notre intention : parce qu’eftant lors en feve (comme en autre point ne faut jamais mettre la ferpe aux arbres ) très-facilement s’efcorceront-elles , & ce fera faire profit d’une chofe perdüe , car auffi-biea les faudroit-il jetter au feu. Mefme toutes dépouillées d’e{corces , ne laitreront d’y bien poutrer ; 1i mieux l’on aime au préalable les employer en cloifon de jardins, vignes , &c. où tel brancheage eft très-propre , pour fes durs piquerons ell :ant foc, & de long fervice pour fa dureté, ne pourritrant de long-temps ; d’où finalement retiré , pour derniere utilité eft bruflé à la cuiûne.

Les meuriers qu’on plante en l’automne & à la fin de l’hiver, ne font en {eve ; néantmoins , les branches que lors on leur ofte les etefrans, eft utilement emploi à fervice : moïennant qu’auffi - tôt on les enterre profondément, droites cu recourbées, leur laitrant fortir à l’aer quatre droigts de la cime, comme fi on les plantoit pour s’y enraciner. Car ainû pofées patreront l’hiver , & . ne faudront de pouffer & faire jettons au printemps, manifefrans la feve qu’elles fe feront acquife en ce délai. Ce que voyant , retirées de là feront efcorcées auffi facilement que 1i on les avoit frefchement coupées de l’arhre. De mefme fera-t-on de tout autre brancheage de meurier, que pour tailler. L’impatience ou l’ignorance on la néceffité n’auront permis d’attendre l’arrivée de la feve’ comme la droite faifon de tel mefnage. Ainû, par artifice, la feve reviendra à tel brancheage , tronçonné & endormi , profitans par ce moïen, toutes fortes de brancheages de meuriec, jufques à la moindre, en quel temps qu’on la coupe, pour bien fervir en ceft endroit.

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Et parce que les diverfes.qualités des brancheages d~ver66ent la valeur de leurs ~fcorces , dont les plus fines procédent des tendres fummttés des arbres, les groffieres ~es grofi’es branches jà endurcies , les moïennes de celles qui tiennent l’entre-deux : lorfqu’on taillera les arb~es , foit en les efmun~ans, eflaguans, ou eteftans, le brancheage en fera alforti , mettant en part en fatffeaux chacune forte, afin que fans confus meflange , toutes les efcorces foient retirées & maniées felon leurs particulieres propriétés. Sans d~lai, les efcorcés feront fépar~es des branches , emploïant )a fav~ur de la feve , qut patTe toft , fans laquelle 1on ne peut ouvrer en cet ~ndroi~ : & aïans embotelé les efcorces, chacune des trois fortes à part , on les ~iimdra, <Jans reau trouble ou _claire’ co_mme ~·a~cordera’ trois ou q~at~e _joûrs, plus ou· moins ~elon leurs qnahtés & le~ heu~ ou 1O !’f .eft, dont les effats hmste~ont les termes· ; mats en quelque part qu on fott , motns veulent tremper dans 1eau minces & tendres efcorces, que les grotres le fortes. Retirées de 1’eau, à l’approche du foir, feront eftendues fur l’herbe de la prairie, 1i l’avez à,commodité, ou ailleurs expofées à l’aèr, aïant defiié leurs faifièanx, pour y demeurer toute la nuit, afin d’y boire. les rozées du matin : puis de’ :ant que le ~oleil fr~ppe ! feront emmoules jufqu’au , :etQur de la vefprée ; lors rem1fQs au ferélln 0 de la reurées au lever da oigitized by