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2.8

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en ébullition fur le couvercle ju(CJU’l celui où elle ne l’en plus que faiblement. Louverture de ce digefieur dl de dix-huit pouces ; elle en terminée par un cercle plat en cuivre jaune, fondu d’un pouce d’épailfeur , d’un pied dix pouces de largeur, également dreffe autour. Entre ce cercle & le bord circulaire du couvercle , on place un cercle ou limbe dè carton épais , de deux pouces de largeur ~ couvert d’une toile forte très- !ine. Sur un cl !té de ce couvercle en un r9binet H , que l’on voit dans la figure , garni de fon tuyau , po11r donner, à la fin de chaque opération , une libre iffue à la vapeur avant d’enlever le couvercle , & pour porrer, dans un vaifieau convenable , la petite quantité d’eau qui, avec la vapeur, forr quelquefois du digeneur. Ce tuyau peut auffi fervir pour évacuer l’eau du digeneur à la volonté de l’artille , & pouvoir en .retirer les foies fans attendre que la cuite en foit finie. Sur l’autre côté en une foupape K d’atfurance qui , pretfée par un levier L elu troilieme genre , fait en forme de romaine avec un poids mobile à fon extrêmité , ne ferme une oqverture de quatre lignes de diametre qu’a~tant qu’il convitnt pour ne pas s’oppofer à la forue de la vapeur au cas qu’elle devînt trop forte. Le cletfus de ce couvercle ell garni è’un ratfau M en fer, de quatre pouces d’éfaiffeur & de quatre de hauteur, du centre duque partent fix rayons N ou branches en f~r plat cie huit lignes d’épaiffeur, d’un pouce & demi de largeur , toutes arrêtées au couvercle avec c !es vis à écroux. Ce raffau reçoit , dans fon centre, la vis de preffion quand on la fait defcendre pour fixer fortement le couvercle fur" le plat bord du di~elleur. Cette vis Ô, enfer, adeuxpouces&dem• dediametre, fix pi)Uces de hauteur ; là partie fupérieure ou fa r~te eft ronde & percée diamétralement ; elle efl rraverfée par un levier P , de même métal , de trois pieds & demi de longueur , de C{Uatorze lignes d’épaiffèur ; fa partie inférieure efl terminée par une pointe moulfe. L’écrou de cette vis ell dans le milieu d’une efpece d’anfe ou d’étrier Q, à trois branches de fer forgé Coudées quarrément ; la brancahe ou traverlè fupérieure , percée en écroux , a deux pieds fix pouces de longueur , deux pouces quatre lignes d’épaiffeur , & trois pouces quarrés dans fon milieu ; les d< :ux autres branches ont chacune un pied dix pouces de longueur & deux pouces quatre lignes d’épailfeur ; elles font retenues par deux tourri1lons R, de deux pouces d’épaiffeur , qui tiennent à un cercle S de fer plat , fttr lefquels elles tournent librement. Ce cercle de fer plat a deux pouces & demi de largeur & un pouce deux lignes d’épaitfeur ; il embraife le digelleur immédiatement atl-deffous du cercle en cuivre jaune foadu qui en termine l’ouverture.

Ufage de ce digeflntr.

On arrange dans huit ou dix poches de groffe k forte toile, quaue-vingts ou cent livres de Joie BLA

qu’on a fiit tremper, quelquu nûnutts eupermnt ; dans de l’eau claire. On lu met dona le digelleur avec une quantité d’eau de deux cents vingt ou deux cents quatre-vingt-huit pintes , de deux livres chacune. On ferme le digefieur , on verfe quelques pouces d’eau fur fon couvercle ; il convient que ce fQit une mefure d’eau déterminée. On met le feu ~u fourneau où l’on briÎle environ foixante livres , poids de r_narc ~ de c~rbon de terre , pour la valeur de d1x-hu1t ou vmgt fous. Cette quantité eft fuffifante pour donner ~-peu-près en une .heure & demie ou deux heures alfez de chaleur à l’eau enfermée dans le digefteur, pour que celle qu’on a verfée fur fen couvercle entre en éeullition , que cette ébullition s’y foutienne pendant la durée de _la cuite , qui efl ordinairement d’une heure & quart ou d’une heure& : demie. Pendant ce temps on a loin d’eatretenir de l’eau far le couvercle, d’y en verfer par intervalles des mefures égales. Leur nembre & les intervalles de temps entre chacune , indiquent la quantité & la force de l’évaporation. Sur la fin de la cuite on adapte un tuyau au robinet qui ell fur le couvercle ; on ouvre ce robinet. La vapeur accumulée dans le digelleur s’en échappe & permet après ft furtie de l’ouvrir avec lùreté. On en retire les poches où l’on trouve les fCJies décruées , c’efl-à -dir. ! , dauces , Couples , naturellement teintes en une couleur jaune decidée fort agréable ; on les lave à la riviere , on les tord & on les étend fur les perches : Ce procédé , comme on voit , n’exige qu’une feule opération , il réunit, à la plus petite dé pen fe, la plus grande célérité dans l’execution. On en fera com•aincu , quand on faura que , pour décruer avec le favon & teindre en jaune la même quantité de foie, il faut, par le procédé ordinaire , que le teinturier fafl’e quarre opt !rations, Dans la premtcre ~ on décrue la foie en la faifant cuire pendant trois heures & demie ou quatre heures dans un bain d’eau bouillante qui tient vingt livrts de favon en diffolution pour chaque cent pefant de foie crue. L’ouvrier, pendant cette cuite, a l’attention de barrer Couvent, c’efi-à -dire, que par le moyen d’une barre , ou f’lutôt d’une perche , il remue les poches où ell enfermée la foie , en faifant pafiè :r delfus celles qui étoient delfous , pour empêdier que la foie ne fe brûle, en touchant trop long-temps Je fond de la chaudiere. Quand on voit que toute la foie efl bien cuite , on j~tte toutes les poches à bas ; on en tire les foie~ & on les envoie laver à la riviere pour les dégorger de leltr favon le plus qu’il eft poffible.

Daos la feconde , on met en alun les foies décruées ; on les lai Ife dans cet état pendant huit à neuf heures ; après quoi on les leve ; on les tord à la main ; on les porte à la riviere pour les laver , ce que l’on nomme rafraîchir.

Dans la troiûeme , on prépare un bain dans une chaudiere avec de la gaude , du rocou ou autres io&ré.dicnts propres à donner une couleur jaune , oigitized by