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enaemern îous l’eau pc•1dant plutieurs mois ,

- n’éprouve de décompofltion que dans les parties de là fubftance mucilagineufe ; fa fubfiance foyeufe y refte intatte , ainfi que la réfineufe. La chaleur . (le l’eau n’a d’attion fur celle-ci, elle ne déve- ·loppe fa partie colorante qu’autant qu’elle efl : fupé- · rieure à celle de l’eau bouillante de I s ou 16 degr~ : elle a pour lors fur cette fubfl :aoce une attion égale à celle des alkalis. Les foies crues · {oumifes à ce degré de chaleur de l’eau dans le èigell~ur , y obtienl)ent , comme nous l’avons vu , la di !folution de leur vernis , y acquierent, avec une couleur uniformu , toutes les qualités des foies parfarternent décruées , la fouple !fe , la douceur k l’éclat ; elles ne different des foies décruées avec le favon que par leur couleur. Cette différence dépend de la maniere , en décruant la {oie , de foufiraire la fubfl :ance foyeufe à l’attion de la réfine.

Lorfqu’on &it c~tte opération en tenant la foie crue de couleur jaune dans l’eau bouillante à l’air libre avec du favon en di !folution , on obtient une matiere foyeufe d’une couleur blanche ; cette matiere l’efl : d’autant plus que cette opération a été précédée de ce qu’on appelle le dégommage de la foie dans un bain chaud de favon , à raifon de 30 pour 100 du poids de la foie, Dans ce procédé , l’alkali du fa von, en diffolvant la fubfiance réfineufe du vernis de la foie , développe fa partie colorante ; la partie huileufe du favon rendue mifcible à l’eau par l’alkali, s’unit à cette réfine, de maniere qu’elle l’empêche de porter fon a&ion for la matiere fey eu fe , de la teindre en jaune. Cette fubfl :ance alkali !ëe a befoin d’ C :tre en quantité fuffifante dans le bain pour produire tout l’effet qu’on en attend. Moins l’on met du favon dans le Dain, moins la foie en fort blanche , même en prolongeant la cuite bien au delà du temps ordinaire. lorfque , pour décruer la foie fans aucun intermede, on la foumer dans un digelleur à l’a&ion de l’eau & : de la chaleur , on obtient également la ditfolution des deux fubfl :ances qui compofent fun vernis. L’eau du digefieur fe charge du muci- · lage animal dont la foie fe dépouille. La réfine di !foure ~ une chaleur de 15 ou 16 degrés au detfus du terme de l’eau bouillante au tliermometre de Réaumur , à défaut d’être mifcible à J’eau, & de trouver une fubfl :ance avec laquelle elle ait plus d’affinité qu’avec la foie , s’y unit & : ia teint ePI jaune.

Tous mes e !fais ont eu pour objet d’enlever cette t :outeur jaune aux foies aux moindres frais pollibles. Je ne les décrirai pas ici dans la crainte de donner un détail ennuyeux. Je dirai feulement que, pour diminuer de plus en plus la couleur jaune <fe Ce$ foies, en ne faifant ufage gue de l’eau , j’ai fait conflruire un fecond digefl :eur en cuivre rouge qui a moins d’une demi-ligne d’épai !feur. On le met en communication, au moyen d’un tuyau garni d’un robinet , avec un récipient où .

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l’on a une quantité d !cau -déterminée. ’Oès l~nfiant que rommence la diifolution du vernis de la foie enfermée dans le digefleur , on ouvre un robinet qui tient au fond de ce digefieur ; il donne autant d’eau colorée en jaune , qu’il en reçoit de claire par le tuyau qui communique au récipient d’eau froide , dont on a ouvert en même temps le robinet. Pour connoirre le moment d’ouvrir le robinet du digefleur ; il &ut gu’il ne foit pas li exa&ement fermé qu’il ne pui !fe en fortir quelques gouttes d’eau par intervalles. On -les reçoit dans un vafe blanc , 1ufqu’à ce qu’elles aient une nuance de couleur jaune , qui iQdique la di !folution du vernis de la foie dès qu’elle a lieu. On a , par ce procédé , des foies d’autant moins jaunes qu’on les décrue dans une plus grande quamité d’eau, Ce fecond digefteur n’a tout au plus qu’une demi-ligne d’épailfeur. Des expériences multipliée-s m’ont appris que le degré de chaleur de l’eau qui opete la ài !foll•tion du vernis de la foie, n’a point une force d’expanfion capable de caufer aucune altération à nos digefleurs en cuivre battu, M. Capelin , dont le digelleur a une ligne d’épairfeur , & : moi avec le mien moins épais de moitié , n’avons éprouvé aucun accident depuis près de deux années qu~nous en f.ü(ons ufage. Je riens un cercle ou limbe de carton très-épais & : enveloppé s’une toile fine entre le bord de mon digefl :eur & celui de fon couvercle. La compreffion que lui &it éprouver la vis n’empêche point la forcie de l’air du digefieur ; elle efl : fenfible dans le commencement de l’opération par le bouillonnement qu’il produit dans l’eau verfée fur fon couverde. Il paroît auf !i, qu’outre l’air , il s’échappe d’autres vapeurs qui répandent une odeur de foie dans l’appartement , femblable à : celle des atteliers où fe fait le tirage des foies. Leur perte ne nuit point au décruement de la foie ; elle affure, ainCi que celle de l’air, le fuccès qu’auront des digefreurs trois ou quatre fois plus grands que celui de M. Capelin.

Je dirai encore,· pour ra !furor tes artif~es contre les dangers qu’on leur a fair craindre de la part des digefteurs ou des chaudieres qui ferment comme des digefl :eurs , que je me fuis fervi pour décruer la foie d’une de ces marmites gu’on appelle cuiftne de c•mpagne , faite par le fteur Niverr à Paris , qui efl : une efpece de digefleur. Au lieu de viande, j’y ai enf~ :rmé de la foie avec une quantité d’eau plus confidérable que d’ordinaire. Je l’ai obtenue bien décruée & d’une co11leur jaune très-claire.

La quantité d’environ trente quintaux de foie décruée en jaune chtz M. Capelin , depuis près de deux ans , pour différents ~archands de cette ville, & : l’emploi qu’on en a tiit en étoffes ·ê< tricots de couleur jaune , prouvent d’une maniere non équivoque la bonté de ce procéd~. Il devien-J dra plus précieux & : d’une utilité générale , Û.t oA. parvient à enlever à peu de frais la couleur jaune oigitized by