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qu’ont ces foies au fortir du digefl :eur, k l leur donner alfez de blancheur pour qu’elles foient propres à recevoir les plus belles couleurs. On peut retirer les foies du digefl :eur beaucoup moins jaunes, plus propres à ~tre blanchies , à proportion , comme je l’ai dit, qu’on les décrue dans une plus grande quantité d’eau. Au lieu de 2.f livres de foie dans un digefteur de la contenue de 440 pintes de deux livres poids de marc ou d’environ âouze pieds cubes d’eau , on peut en décruer le double & le triple dans des dige !leurs deux & trois fois plus grands , & obtenir des quantités de foies décruées d’autant plus grandes, que la durée de clu- <JUC opération n’étant que de trois ou quarre lieures , on peut en faire plulie11rs dans un jour. ·

L’analyfe de la foie crue , en montrant pour la premiere fois aux gens de l’art la ’matiere foyeu(e Céparée de fon mucilage fans le fecours des alkalis ni du (avon , leur otfrit un phenomene auffi nouveau que fingulier. Ils ne pouvoienr croire au décruemenr de la !oie avec l’eau feule aidée de la chaleur. Ce fut à J’expérience à le leut prouver. Mais , comme il arrive dans tous les cas de cette efpece , avec l’~vidence du fait difparut en grande partie le mérite de la découverte. Il lui refie néanmoins celui d’offrir un procédé inconnu jul : qu’alors de décruer la foie de la maniere la pl~ prompte & la plus économe. Je l’ai expofé rel Cians mon mémoiTe préfenté à l’académie de Lyon, le :13 novembre 1784. Je joins ici le rapport que Mrs. les commilfaircs firent de mon procédé à cette compagnie , le ~~ février 1786. Ex T R .A 1 T des rcgijlres de l’académie Je.r ftiencts , bellu-ltttres ~ arts de Lyon , du

11 février 178o.

LEs Commilf.lires nommés pour examiner les . Gbfervations ,Préftnt~es ci- de’ant à l’académie , _ par M. l’abbe Collomb, fur la dilfolution du vernis de la foie , & pour ailifier aux expériences du décreufage de la foie 1 làns (avon , auquel il Ce propofoit de procéder, en ont fait aujourd’hui leur rapport, après la ledure duquel J’ o~cadémie a penfe : 1 Q, Que le mémoire de M. l’abbé Collomb , ainli que l’ouvrage de Mrs, les commilfaires, conrenoit des obfervations extrêmemtnr intérelfaRtes , qui devoient conduire à déterminer, mieux qu’on n’a fait jufqu’à ce jour , la nature de la foie , & à perfeélionner l’art de la teinture en foie. ’ l. ... Que les expériences dont Mrs. les . commi !faires ont rendu compte 1 annons ;oient & confiatoienr une découverte d’une véritable utilité & d’une telle importance, qu’il convenoit de lui donner la plus grande publicité. En conféquence , elle a arrêté , dès-à-préfent, que le rapport . dont il s’agir fera lu à la premiere a !fembl~e publique, & qu’ incelfamment il en feroit fo~it quarre copies certifiées , y joint celle de la préfenre délibération , pour être remifes , de la part de l’açadémie, l’une BLA

à M. l’intendant , l’autre à M. le pr~llt des marclunds , la troilieme à l’auteur de la déc-ou verte , & ·la quarrieme à M. Capelin , ma.ître teinturier de cette ville , qui s’efi porté avec le plus grand zele & le plus grand délinrérelfement 1 à tenter les expériences dont il el1 : quefiion ; enfin qu’en remettant lefdites copies à M. l’intendant & à M. le prévôt des marclunds , ces magifirars feraient invités à affific :r avec Mrs. lu commiffaires & M. l’abbé Collomb, aux nouvelles expériences qui doivent fe répéter chez M. Capelin.

Suit la teReur du rapport ci-dq[us mentionné. No U s fouffignés, commilfaires nommés par l’académie dans la féance du ’l.} novembre 1784 1 pour être témoins des procédés par lefquels oa.· annon~oir que la foie pouvoir être décreufée fans favon & fan~ aucune addition , par J’aélion feule de l’eau bouillante , nous nous Commes tranfporrés le ter. décembre fuivant chez M. l’abbé Collomb • qui , par des travaux longs & pénibles , avoit été conduit à cette découverte li defirée & fi inrérelfante. Nous avons vu une efpece de digefie.ur très-bien comlDiné , dans lequel M. l’abbé Collomb a mis un échevtau de foie crue de couleur jaune & du poids d’une once quarre deniers vingt-deux grains ; elle étoit renfermée dans un petit Cac de toile ; après avoir allume ie feu , l’e~u a été tenue en ébullition fur le couvercle tlu dige !leur pendant une heure & un quart. On a lailfé évaporer la vapeur au moyen d’un robinet très-ingénieufement pla. :é , & rou : étant refroidi , la foie éroit parfairem- : nt dtcreuièe , puifque fon poids s’efi trouvé réduit à dix-neuf deniers vingt- un grains, ( 1 ) ce qui fair une perte à·peu-pres égale au quart de fon poids , & la pene qui fe fair dans le Clécreufement avec le [avon : il nous parut que la chaleur de l’eau vaporifée, dont l’aélion efi li forte Ior(qu’elle efi renfermée, n’avoir porté fon aélion que fur la fubftance vernilfée qui couvre la foie, & que les fils de foie, loin d’avoir éprouvé aucune altération , étoient plus forts & plus nerveux. Au moment qu’on donna une ilfue à la vapeur, on fentit une oaeur de foie analogue à-peu-près à celle qui fe manifefie dans les appartements où fe fait le tirage de la loie 1 l’eau étoit d’un vert brun ; elle avoit l’odeur de : la fc :uille de mûrier. Ainfi 1 quelle que foir la nature du principe qui el1 : uni à la foie , telle 9u’elle fort de la filiere de la chenille CfUi la fournit, on ne pourroit fe diilimuler qu’il avoir été dilfous ou par l’aélion de (1)Ilyaeuune erreuraufujetdupoidsde cette Coie. On ne f1it fi el !e previent de ce qu’après Con dllcruement olans un temps froid, pour faciitter i Mn. les commilfJires les moyens de l’eO !Iporter chez eux , on la mir à la balance imm~diatemeilt après l’avoir fait (~cher au feu, ou de ce ’iu’on auroit compté dilt·ncuf denie~ au lieu llo rin~t.