Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/68

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BON

t.ire Jeun vues particulieres , 1 favorifer leurs parents , leurs amis , a !fujettir les uns à toutes les gGnes dont ils s’exemptent toujours euxmême <,

L’adminifl :ration, de tous les temps , ne crut jamais rien faire de mieux , en fait de manutactures &. de commerce, que de s’en rapporter à des fabricants , à des marchands , ceux précifément dont il falloir le plus fe défier, L’adminiftration ne pouvoit calculer des objets hors de fa portée ; les fabricants & marchands ne ;calculerent que pour leur intérGt privé : ils propoferent nzaitri (es & gardi(es, pour e~x & pour les ouvriers ; ils ~erent le nombre d~ ;s apprentifs & la durée cles apprenti !fages ; ils en exclurent le fexe ; ils demanderent de fJire des vifitts par-tout & d’en eue toujours payés ; & pour que rien ne leur échappat , pour pouvoir vtiller fur tout, dirent-ils , mais de fàit pour contenir & vexer tout le monde, ils firent deux propofitions qui eu !fcnt été exce !Iivement barbares , fi elles n’eutfen’t été exceffivemcnt abfurdes ; c~ :lle de contraindre les ouvriers de lai !fer toujours leur porte ouverte, &. « :elle de leur défendre de placer aucun métier hors de l’enceinte des murs.

Ce ne fut pas affez , pour ces hommes cupides , d’avoir en leurs mains le crédit, la fortune , le repos , l’honneur des particuliers & des familles , & d’attirer ainfi tout à foi ; il leur fallut encore f.

ouvoir fe mettre dans l’ombre , pour couvrir . odit :Ux de la loi, & l’énorme abus qui en réfultoit. Ils propoferent à l’admini{hation, dont ils avaient été le confeil & qui n’avoir été que leur ..- gane ; ils lui propoferent de ne plus rien voir CJUe par eux ; ce qui leur fut encore acconl.e ; de maniere <{ue le gouvernement donna fa fanélio• à une loi qu ils avoient propofée, pour être établis Tes furveillants & les juges d’eux-mêmes, fans que le gouvernement en réfervât rien à fes propres admilliRrateurs ; ainfi , ces Gardes devinrent dans leur partie , au· centre de la monarchie , les ariRocrares les plus defpotes qui exifierent jamais. Ici, on me dira Cfle ce tribunal n’efl pas fans appel ; je prierai qu on ne me juge que quand 1e me ferai expliqué.

On accorda donc aux gardes des communautés cle fabricants , le titre, les fonélions, les droits d.’ lnfpeaœrs RoyaJJr de leurs fabriques. Il,eft vrai que ces titres n’exill~o :nt plus eo leurs perfonnes ; que les communautés qui en étoient en poffe !Iion , ont été fupprimées ; avec elles , les charges , les dettes , lts prérogatives, toutes les appartenances & dépendances ; & que les communautés de nouvelle création , celles qui tllifient aujourd’hui , au mois de feptembrc 17 !6, que j’écris ceci, n’ent rie.-

acquis , rien obtenu , 9ui ait rapport aux titres, fonétions &c droits d’rnfpeaeurs. Si elles s’arrogent les uns , fi elles s’ingerent dans les autres , c’ell par un abus manifefie , quelle que foit à œt égard l’opiniQQ 6C$ œcœbrC$ dl& corl’$ B0N.

3 ?

Jmunicipal de Lyon, à qui le gouvtrnement a bien accorde la premiete inllancc de la police & jurif.. diétion des manufaélures , mais en chargeant I’Infpeéleur : des manufaélures de veiller & de rendre compte à l’adminiil :ration , foit de fes jugements, q11and ils feraient conformes à la loi ; foit de fes motifs ou de fes prétextes d’en rendre d’arbitraires, ce qui lui ell formellement interdit ; foit de n’en pas rendre arrès avoir été requis d’en porter. , .,, Ce tribuna veut appuyer la pntenrion des gardes des communautés ( 1) : non fans doute par la mJme crainte des regard.~ du public , & d’~tre réprimé de l’autorité ; mais par e~’1rit d’indépendance , !par ce goût naturel de dominer , & peut-être auffi par cet enchaînement des chofes , qui fait que les gardes marchands ou fabricanrs pa !fcnt aux liôiJitaux de pref. !rence à leurs con&eres , & que, de place en place, où l’homme ne s’oublie jamais, ces marchands fabricants &c gardes, arri* vant à la municipalité, trouvent encore que la caufe des Gardes cR celle de leurs parents , de leurs amis ; la leur propre.

De cet expofé , fort fuccind-, mais très-exaél , on peut conclure tous les abus qui ont dû s’in· troduire dans la maniere de régir les manufad-ure1 de Lyon.

Il eil : un terme à tout : celui de la profpérité ell paffé. Des loix abfurdes, des auçorités partielles & intéreffées, une adminiRr.uion vicic :ufc par fa nature & vexaroire dans fes effets , devoient enrichir des particuliers , appauvrir le peuple , établir un luxe énorme, une débauche effrénée , conllituer des rentiers & : rui».er les fabriques ; donner le gotlt de l’agiotage, farcer au célibat ceux qui ont à-peu-près de quoi vivre , & chaffer de la ville ceux qui n’ont rien, ceux qui vivent du t~•vail de leur,s mains , au jo~r le jour , les ouvners enfin ; c ell de cette derniere claffe , que depuis jO ans la population de Lyon eR diminuée de trente mille ames. Cette derniere calamité , la plus à redo.Jter , ce femble, pour une ville , feroit devenue , dans le triil :e état de celle de Lyon, un bonheur p~ur ell~ ; .car, fi le peuple ne fortoit pas enfin des heux ou Il ne peut plus vivre , qu’y deviendraient les richeffes ?

La nature des maux , mife en évidence , décele affez , s’il en eR , les moyens de les réparer ; je les deduirai tels que je les con~ois ; ils tiennent cependant , de loin ou de près , à un "point très-délicat à traiter, à l’adminillrarion des deniers publics qui, apparemment, n’ont pas toujours été ?ans des .mai~s dont .on puiffe. faire l’éloge , car Il ne fut Jamais peut- :: :tre de v1lle de province au !Ii effroyablement obérée que l’efi celle de Lyon. ( I } J’uois (ait Ct m4tttoire JorCqoe J’un des mtmhtel d~ ~ribunal me foutint qu~ ~·~toit 1~ trib~al ,.eme ,la juriC.. du !hon , le corp1 mumc1pal qut ~toit l’infpeAeur det manura&ures dt Lyon. Eb ! que ripondre à des aiT~rtions qui n’ollt j&ma~ cu &IICIIAC appue1u :e de fondemeAt ~ oigitized by