Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/69

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BON

Le mal vient de bien loin , fans doute , puifque les dettes font prodigieufes : on les parte à 40 millions ; aulli , malgré d’immenfes re.venus , ne voit-on pas , depuis long-temps , de monument public de quelqu’importance.

Je fais qu’on parle beaucoup d’argent prêté , avancé, donné au Roi, & qu’on y fait comme entrevoir ·J’une des caufes des dettes de la ville ; mais il ne faut pas s’abufer fur l’effet des chofes, non plus que fur leur principe.

La ville a acheté beaucoup de charges qui avoieot ete creees par le Roi , pour avoir de l’argent ; celle de lieutenant de police, celle de lieutenant du guet, celles d’officiers de quartiers, &c. &c. ( 1) elle a defiré l’agrément d’en rembourfer la finance , elle l’a obtenu ; & , pour n’ca avoir pas les fonélions à remplir , elle a appointé des fubordonnés ; d’où il réfulte que ce qui avoir été évalué 100 mille liv. , a coûté en effet cette fommè à la ville , & lui coûte en outre l’intérêt de cette fomme. Qu’on multiplie beaucoup les objets de cette nat1.1re & l’on verra où cela peut aller. Il n’ell donc pas exaét de dire qu’une grande partie des d~ttes de la ville provienne de l’argent prête au Roi ; elle provient d’une adminillration qui s’ell abufée en facri !iant à la gloire & au plaifir de commander des égaux , leur propre bonheur ; & ~IUi a ainli fappé les fondements de le11r aifance ; puifque cette dette des adminillrateurs ell devenue la dette publique, puifqu’on a impofé & réimpofé pour l’acquirter, & les objets fur lefquels s’exerce l’indullrie du peuple, & ceux de fa fubfillance. On dit fouvent, il eft des vlritls qu’il ne faut pas dire, & quelques perfonnes trouveront peut-être que ces obfervations font de ce nombre. Quand des vérités font nuifibles à quelqu’un, & qu’elles ne peuvent être utiles à perfonne , je fuis de leur avis ; mais, taire des vérités utiles lorfqu’elles peuvent être révélées fans nuire , c’efl, en quelque forte , être complice des maux qui réfultent du iilence. 11 appartient à fi peu de perfonnes de faire le bien , elles font fi obfidées de celles qui ont intérêt à ce qu’il ne fe faffe pas, que c’efi toujours un fervice à rendre aux premiers de les éclairer, & au public de lui rappeller qu’on s’occupe de fon bonheur , & qu’il peut l’efpérer. Peut-être l’arrêt ( I) Je ne puis m’empêcher d’obfernr, à ce Ccjet, qu’il y auroit une économie bien r•ifonuble , bien fenfée, à faire fur ces plac :es , fur d’autres du même genre , qu’on delire tant , qui valent à tant de perfonnes, ’t'endant de la foie, de la toile ou du drap ; & ~ :;agnant gros à ce trafic, le titre d’écuyer & de ’hevalier ; à ces places , qui ont fait tant de comtes & de muquis , dont les peres ’t'endoient auffi pareilles marchandifes ; car il efl de l’intérêt & de la f•geiTe d’un gou•ernement de faire ambitionner les honneurs fans argent ; & : lorfqu’au contnire ils font réunis & : dépendent l’un de l’autre, c’efl un Yice qui nuit autant à la profpériré de l’état, qu’il hate & précipite l’entiere corruption des m~uu, 11u’il {lippe & détruit le princip~ de la IIIODilrçhie, BON

~.e je viens de tran !crire n’auroi !-il point encore ~te ~endu ~ cerr,e anne~, fans le mc :moire que je fis

!mpnmer 1a~nee d~rmere. Du ~o~ns efl-il permis 

a 1auteur. qu1 fe devoue à la vente , de s’applaudir de fon tnomphe , & peut-on lui pardonner l’idée d’y avoir concouru. Les vérités dites aux hommes en place , peuvent leur fervir beaucoup ; mais l( l’o~ ~eut qu’elles fervent au public, c’efl à lu’i à qu1 1f les fdut adrdfer : l’intér~t de celui-ci fe réunit à la gloire de ceux-là ; il en naît le befoin d’une part , le penchant de l’autre , le préjugé & le fent1menr de rous ; alors il faut bien que les chofes arrivent ; & c’ell en ce fens qu’on a dit & ! qu’< ;>n a dit vrai ~ q~e la vérité eft toujours h~nne à dtre. _Je pourfu1vra1 donc a~ec ~~u~age, & j’ob.. fervera1 que pmu rendre de 1aéhvue aux fabriques deLyon, ilyfautabolir :

~9, S~non les ma !trifes, ver rongeur cependant~ ma1s qu1 rend de 1argent au fife ; du moins tous l~s apprentilfages , les compagnonages & les gardlfes. La partie fifcale elf : l’affaire des fyndics. 2." . Tous les réglements de fabrique , ainfi que~~ les réglements de ·police , relatifs aux manufaélures quelconques. Il faut du moins , comme on l’a déterminé , au defir , à la fatisfaélioR de tant de gens , & avec tant de fuccès, à l’égard des autres fabriques du royaume , permettre à tout le monde , quelqu~s regles qu’il y ait d’établies, de n’e11 obferver aucune , fi bon femble.

Il. faut laiffer la. plus grande liberté fur le temps, le heu , la man1ere de travailler , & que cette liberté s’éteRde également fur les différents ages & fur les différents r~xes. Qu’importe , en effet • qu’une étoffe foir teinte, ourdie, fabriquée ; qu’e~ foit chinée ou brodée , peinte ou diaprée, calendrée, lllllrée , apprêtée , à la cave ou au grenier , par tftl homme ou une femme, une fille ou un garçon , endedansouendehorsles murs, àlavilleouàla campagne 1

Voilà ce.Pendant les grandes quellions dont ont f~uv~nt preo~cupé l’efprit de nos adminillrateurs, fedult leur JUgement , trompé leurs intentions ces terribles Gardes des communautés d’arts ~ métiers q_ui , à force d’entalfer regles fur regles , entraves lur entraves , & fe faifant juges de toutes les contraventions , de tous les délits , trouvent le ~oyen ffir de tyrannifer qui ils veulent , de favorlfer les uns aux dépens des autres , & fing !Jliérement en tout & par-torn, de fe mettre toujours au-deffus de tout.

Voilà ce qui farig11e les honnêtes gens , rebute les bons efprits ; ce qui altere le génie , étouffe le tale.nt ; ce qui enchérit les façons & les marchand 1fes ; ce qlli fair naître les difçuffions entre les maîtres & les ouvriers ; ce qui aliene l’efprit de ceux-ci , occalionne entr’eux des rumeurs, des cabales , des attroupements , des féditions , uqc perte de temps immenfe , & des retards funefles a ~x exP,édit !ons_.

La derniere rumeur , celle qui

v1ent d’avou- lieu, ce fe11 de J’aille de q~lqu~ :S JOUli t

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