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jnurs , a plus nui au commerce de la vine , que a’allroit pu f.aire’ la perte de plufieurs millions ds I ;Janqueroutes.

On fe lalfe d’attendri : le délai expiré , on n’ell plus en faifon de confommer , ou l’on profite de la circoniarfce pour propofer des rabais confidérables : on fe hellrte : on s’adrelfe ailleurs. Quand il y a une grande concurrence , il faut une grandt exaélitude , & , avec le plus de célérité , de délicate ! fe , de propreté , de beauté , le pl11.s bas prix poililile : tour , & . finguliérement les chofes de go6t , ( & qu’cft-ce aujourd’hui qui peut ttre agréé & : n’~rre pas de go6t 1) tour, dis-je, tient à cela dans le commerce de fabrique. Avec la verge réglementaire, que tient levée un homme qui a un inrér~t fouvent croilë par celui de l’homme qu’il regente ’ que peut devonir un f.~b,icant , un marchand ? Il faudroit que ce fllt un dieu pour ne pas ~tre fréquemment injufi :e. Ce n’efi : pas tout : il faut payer à ces gens-là le mal CJU’il vous font : il leur faut payer à < !u.x perfonlllcllement le droit de traniller , & en outre les vilires qu’ils font pour vous troubler dans votre travail ; fans parler des tues des communautés , dont ils ont la répartition à fai ,-.,, & : dont ils ne prennent rouvent pour eux-mC :mes que la moindre portion poffible.

J’ai déja parlé ailleurs ( .I ) de la barbare & rllineufe fanéHon domtée ~ la loi qui défend :tux fabricants de la ville de faire travailler~ la campagne : fi cette loi n’cft pas abrogée, il faut s’attendre à la ruine abfolue des fabriques de Lyon ; & ce terme arrivera par une progreffion afcendante de pertes tout autrement rapides qu’elles ne l’ont ét6 jufqu’ici , car elles feront en raifon compofée des progrès de l’indu1hie & dtt la multiplicité tles érablilfements du même genre par-tout ailleurs ; cc qui n’efi pas peu dire.

Je prie le leéleur de voir ou revoir le mémoire 1Ue je viens de cirer, & d’y ajourer, pour Lyon, tout ce que cerre ville , par l’énormité de fes oélrois , l’abfurdiré de fes réglements & des prétentions de fes g.udes, apporte d’obfi :acles à l’indull : ric de fes habitants qu’clio décourage & dont, elle diminue le nombret

Les oélrois ! s’écrient les créanciers de la ville : flUÏ donc paiera , & comment nous paiera-t-on l’intéret dt l’ar !cnt que nous avons placé fur e !le 1 Comment 1 que vous iœ~te 1 je ne fuis pas homme à propofer une banqueroute ; elle efi : roujours un vol : ce feroit d’ailleurs d’un dangereux exemple dans une ville de commerce , & dans un remps où beaucoup de gens ne. croieRt déja que trop de n’avoir plus befoin de s’autoril~r de rien. Mais ce ne fàuroit plus être du produit de ces e»élrois : il les faut tous fupprimer tùr les deRrées ( 1 ) Di€1ioonaire des manulaaures k arts, l•rn’ 1, 111.1· :~., 6 - fuiv.

Tome II. P•rti1 II.

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4t

de pretriiere nécetliré : il faut donner au peuple i~ facilité de vivre à-peu-près à auffi bon marché à . la viHe qu’à la campagne.

Chargez les ebjers de luxe en tout genre ; les chevaux , les voitures , les laquais , les cochers les cuifmiers. Les riches oilifs iront-ils demeure ; à la campa !ne 1 tant mieux : comme ils ne font bons qu’à confommer, la culture du moins s’en trouvera bien ; car le plus grand de_ç maux pour la campagne , efi : que ceux qui la po !fedent , la déferrent. Fixés dans les villes, ils ne fa vent qu’y ~rrire.r toutes leur~ richelfes , fan~ fo~ger , fan~ ; 1maganer , tant dev1ent grande leur mcur1e, au fein de : l’abondance & de la mollelfe , que les camf.

agnes ont des befoins, & qu’à force d’en tirer de argent , on en épuife la fource, & l’on n’y lailfe ’lue la mifere & la. défolation.

Il efi : un aune objet d’impôt qui peut remplacer le vide q~e lailferoient les objets de luxe & de gourmat~~chfe ; Lyon a beaucoup de lilperlaes maifo ns qui font louées fort cher ; c’efi : de ces maifons , & de toutes les maifons q_ue je veux parler. ~’impôt établi fur elles feroit tres-jufi :e , le plus JUfi :e & le plus affuré de tous les impôts qu’on pih imaginer. tCJ. Il retombe entiérement fur lot riches ; & de ces riches, qu’on nomme rentinr, lileaucoup ne font rien : qu’ils forront ou qu’ils refi :ent, il n’importe ; ce feroit de leur clfet & noa d’eux dont il s’agiroit.

2.0

Les propriétaires de ces maifons font forti5 de la &brique ou du commerce , ou ils y font encore , & rous ont fait leur fortune dans l’ua ou dans l’autre : il efi : jufi :e qu’ils réparent le. pertes que l’llo & l’autrcl ont IOuffertes ; d’ailleurs, ils ne peuvent alfllrer leurs jouilfances que par cerre réparation , car fi les fabriques tombent , ~ue Je commerce fe ruine , la ville deviendra deferre. C’efi : doftc leur caufc parriculiere & leur propre ouvrage.

_ 3°. Plu : enc~r~ que tout ce que je ’Ïens d’ex· pnmer , c ett vemablemcnt leur dette ; car , habitants & bourgeois de la ville , qu’ils aient palfé o.u nan par cc qu’on appelle les dllrgrs ; qu’il• aient ou non , eux ou les leurs , concouru à la d. !peRfe des deniers publics ou patrimoniaux ; c’efl tour un ; car li ce n’efi : pas tel ou rel , c’cft né celfairemcnt foq repréfenranr, fon délégué, l’homme de fon goût & de fon choix.

Ainli , ~on feulement l’utilité , le befoin , mais encore la JuŒice & l’équité demanderaient EfU’on érabüt fur les mai~ons, uniquement à l’effet de remplacer les oé !:r01s , un vingrieme ; & s’il ne fuffit pas ~ uu dixieme ; s’il ne fuffir pas encore , u~ cmquteme ou un quart. Peut-être feroit-il mieux de commencer par le pllls fort , pour avoir plutô~ à reve~ir ~u plus f’ ;lible ; car le feu,l moyen h01mere de n iiVOlr pas tOUJOUrs des rentes a payer , c’eft d’~n r~mbourfer les co : pi taux ; & c’etl ce qu’on pourrolt f~Ire pell-à-peu par une taxe forte d’abord :; IX pu la vi~ilaDce 4igal~ :œcm lOu.ceooe , en mJme-F : .

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