Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/71

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temps , dans toutes les parties de l’adminiRratioft des revenus de la ville.

Je m’attends bien que les propriétaires des maifons fe récrieront fi>rrement ; mais , contre ce qui dl jufte , toute réclamation doit être vaine : ils n’y perdroient rien , & ils ne diroient rien fi cette taxe tùr les maifons en augmentoit d’autant le prix des loyers ; ils prévoient que cela n’arrivera pas ; & je le crois comme eux, autrement je De le propoferois pas. Car, s’il en devoir être différemment, ce fc :roit , au foulagement de ceux qui doivent, charger le peuple qui ne doit rien ; & le but feroit manqué , de favorifer celui-ci de qui feu ! on pe11t anendre de faire refleurir les fabriques & d’augmenter la population dans la ville.

Par l’état a8ud des chofes & la révolution qu’elles doivent naturellement éprouver dans la gradation de l’ordre , tc :l que je le conçeis , cette taxe devroit être une taxe feche ; elle devroit , pour un temps du moms , retomber en entier fur les propriétaires , fans revtrfemtnt fur ceux qui ne poifedent rien. Il ~·érabliroit t :nfuite de foi-même une lorte d’équilibre nécdiàire & immanquable dans toute bonne adminillration.

On peut tourner beaucoup dans le cercle des moyens, je ne l ?enfe pas qu’on en trouve de plus courts , de plus 1ufles & de plus alfurés que ceux que je viens d’t :xpof~r : je crois m2m. : impuffible d’arriver au but par aucun autre. Je ; dis plus , je craindrais que , [Jute de les ~rendre & de les prendre bientôt, le mal arrivât a un rd point qu’il devînt fans remd. :. La néct~ffité , & , je pourrois Je dire, l’urgente nécetlité de fupprimer tous les tiroir~ d’entrée :: dans la ville :: de Lyon , fur les matie res premieres, pour Ls fabrÏJ. 1ues comme fur les objets de conlommation du peuple, ne fera pas une obft’rvarion neuve à la ledure : je J’ai f.ute bien des fois dans la fociéré , m. !me en préfence d’officiers municipaux de cette ville ; je l’ai conlignée dans des mémoires. li en cft de mJme de la fupprdlion de tout~ les maitrifes , gardifes , ~ompagnonages, apprentilfages., &c. d’où réfulteroit l’abolition d. : ces continuelles rétributions aux enrégiftreurs ,. expéditeurs d- : brevets, reçeveurs & alloueurs- de compte , &c. rétributions qui ne font

!:lonnes qu’à gorger cette bur(aucratit municipale 

& fes adhérences ; rétribwions & entraves <JUÎ appauvriffi :nt l’homme du peuple par l’obligation forcée de payer & furpaytr le droit de travailler pour vi"’re , qui, par cela même , app.1uvrilfenr le talent, énervent l’induHrie , fonr évanouir la profperité. J’ai entendu déclamer contre ces propofirions, fans qu’on mît en avant, (ofe le dire, aucune objedion propre à les balancer. Mais, fans doute, on ne peut applaudir prompt~ment à l’idée de voir changer une firuaüon dont qudques-11ns fe trouvent bien. Le préjugé, l’amour- propre, l’intér2t perfonnd , toutes les petites patlions <iUi gourmandent les bommes, les petites vues <iui ne s’etendent <ju’aurour de ioi., tout ce qui làir aoire qu’u11 BON

homme tR plus qu’un autre homme, & f{UC rargent met entr’eux une grande diftaace ; tout cela exiile l Lyon comme ailleurs. Il faut le poids du temps • la force des chofes & l’amour du bien public • réunis au même degré , pour déterminer les opér.ations les plus falutaires.

Qu’on ouvre les portes de la ville ; & le refie de la fabrique, loin d’en. fortir , va s’augmenter & refleurir. Il s’agit d’y faire vivre Aauffi bas prix & travailler auŒ librement ’lu’en Italie, en Alle- _

magne, en Prulfe, en Flandre, en Hollande, en Angleterre, ailleurs, en France & dans la campagne même,

A toutes ces réflexions, écrites depuis longtemps , je puis en ajouter d’autres ; & la détrelfc de cette année ( 1787 ) me fournit encore des raifons qui vieDnent à l’appui de mon opinion. L’état de crife où fe trouvent les fabriques de loie de Lyon, provient en pa a rie des caulès généra lei èe. dimanution & de langueur dam toutes les fabriques èe France ; énormité de l’impôt, d’où rélùlt. : la mifere, qui étouffe tout ; tra1té de commerce avec les Anglois qui ont inondé le royaume ê< nos colonies de diverfes draperies rafes, de toutes fortes de toileries & de cotonnades ; introdualOn, plus f.tcil~ & plus abondante que jamais, d’un~ : infinie variété de toiles blan~ohes , de toilc :s peintes 011 mêlilngées de fil & de coron, des manufadures de la Suilfc : : il provient auffi en partie de la dilètte des foies.

M.lis cette difette n’étoit pas effeélive pour Lyon ; & fuivant les regiftres d’entrée de : cerre matiere • atlùjettit : à des drvits, des man ;hands de cette viii~ en ont toujours eu en abondance . Ces marchands qui étoient des commif !Jonnaires , ou <iUi avoient l :un vuc ::s en arrhant les foies , les ont fuivies avec Wle rigueur <jUC l’autorité f~ule pouvoit adl>UCÏI ! dans une calamité pareille ; elle ne l’a point f.ait • & r’a été làns un grand inconvénî, :nt ’ puifyu’il n’cft eiE. :divemc :nt pas vrai <fUt : lt : plus gr.1od mal vienne de ce prétendu ex. :es de diiette. <•) ( t) Une chofe fort f111~uliue , & qui rr .érite d’être conli !

4 !e ici, c•eft la maniere do~t s’eu faite la grandtt a ·· ~mentation des (oies. i.’ 'es n’uoient manqué qu’tl) trèl·pttik parai~ d"" le P•émont & le Mi !.oois, poinc abfotnment en Fnnce , & ell~• noient bien donné tl) Ca 1abre, en Sictle. ~n Effjigne 8c ai leurs. On ne {ongeoit nullerr.tl’lt i le• ’"gmtn~ en aucun rie ces endrQÎIS IÙ mê ,"e en lu :.e . Les m ;,r.hand1 de Lyon, av•ugtét par l’nidiré mtrc•nti !e, crnre.•t faire lill coup de fortune en los f. :pporant, auvrès dl ! :~urt c :ommettalltS • montées à un llaut pris : ils leur manclercnt donc que l’augmentatioll des foies les meat •. it duu !~ cu d’enchérir leurs éroffu. de 2J, 10, 41), quc.qt~es un$ m~me fu•ent jufqu’à so pour 100. Cependant, il n’y avoit que l’organfm qui eûc ""& ne ..té tl’ une mauiere fenlible ; la trame ~r>irntt • dans le plus f,•rt de la révolution, n’a pu ench~ri d.. plusde ’ ,6•78c8pour 100. Cesmardundt, pour avoir lieu de lou•en" ’eur exe.oC~ ·, éc :rinrenr à ceus qui leur envoient des foies, q~o~e t’ils vouloient leur en upé• ditr pow : leur propre ’oAiptc • à eu four~.u• , eaa oigitized by