Page:Encyclopédie méthodique - Manufactures, T2, Sup.djvu/72

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n 1, :ienf ’ ce mat ’ du défaut de commillions ’ ~e dëmandes , de confommation. Le goût s’eŒ tourné du côté rlu blanc &- du c6té de l’uni ou rayé. Le blanc a été .fourni en grande partie par J’ Angleterre, la HollandP., les Indes de la compa ~nie exclufive de France, & la Suiffe qui introduit ·routes fes marchandifes avec la plus grande facilité , fous toutes les formes frauduleufes imaginables. ~ L’uni ou rayé non feulement ne donne pas autant de travail que le hrochi, le riche & le compofé ; mals le travail n’en eŒ pas e :xclufif & particulier à Lyon, comme le grand genre. On fait de l’uni par- tout : dans toutes les contrées de l’Europe fabricante on a élevé des manufaélures de foie. L’Empereur a prohibé les produits des nôtres dans tous fes états ; l’Angleterre n’a pas voulu les comprendre dans fon traité de commerce ; la Pruffe, -

l’Efpagne, & la plupart des autres états, leur ont impofé des droits affez confidérables pour ~tre fouvent prohibitifs. ReŒent donc Paris , qui donne le ton & fait la mode ; nos provinces , où la maind’œuvre eŒ à plus bas prix qu’à Lyon ; le Levant, où les foi(s abondent , où le monde entier peut fournir en concurrence avec nous ; enfin la Ruffie, dont les intérêts bien vus feraient de fe -fixer à les produélions immenfes par leur quantité , leur variété, leur ufage, aujourd’hui par-tout nécelfaire & commun : mais cette Rullie , quelque prodi&ieufe que foit fon étendue, eŒ de toutes parts plus éloignée de nous que toutes les autres contrées qui peuvent lui fournir & qui lui fourniffent en effet en concurrence.

Lyon e !l en polfeffion d’un long ufage ; il a une pratique éclairee , un goüt pur , une réputation fait. : ; voilà fes relfources particulieres. Mais tout cela s’acquiert avec le temps 1 & s’acquerra de Lyon meme par-tout où l’on s’exerce dans le même genre, comme Lyon l’a acquis des Italiens : la vraifemblance eŒ fondée fur le f.lit : les Italiens vinrent inŒruire &, former les Lyonnois ; les Lyonnais vont inŒruire & former toute l’Europe. Les fabriques t !e foie en Efpagne , & même en Italie dans quelque genre , à Rome , à Turin & ailleurs ; en Allemagne , en Prulfe , en Ruffie , en Hollande , &c. ont été établies & fe foutiennent encore en plufieurs endroits par des François , par des Lyonnois.

Ainfi dans un temps où les lumieres fe répandent & fe mettent à-peu-près par-tout en équilibre , il »_0 N

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n’y a , & il ne peut y avoir , toutes chofes égales d’ailleurs, que le bas prix 1ui l’emporte. Celui-là feu ! , en fait des produits de ’induŒne, CJUel qu’en foit le genre ; celui-là feul qui donnera a meilleur marché , aura la préférence.

C’eŒ donc en aboliffant dans Lyon tout ce qui enchérit fes marchandifes & les produélions, qu’on peut relever fes &briques & leur &ire foutenir la concurrence.

J’ai indiqué ce que je croyois ~·on devrait &ire à cet égard, ce dont la neceffite devient chaque jour plus prellànte ( 1 ). ReŒe maintenant ce que l’on pourroit prendre pour des perfonnalités. Qu’on y prenne garde ; je m’éleve contre les choies &non contre les perfonnes ; je réclame contre l’inŒitution des gardes de communautés, j’en démontre les effi :ts immanquables, fans avoir en vue , fans attaquer ni déligner qui que ce foit. Il en eŒ ainfi de toutes mes obfervarions fur les divers abus & fur les entraves qui nuifent au bien du commerce , à la profpérité de la ville. Il en feroit de mJme de celles que je pourrois ajouter ici fur la mifere préfe : nt~ la défertion de tant d’ouvriers. Les cœurs

t émus , les bourfes fe font ouvertes ; qui po

t 11e pas applaudir à ces témoigna~etï d’humanité ?. Soulager celui qui fouffre eŒ le pre-mier devoir de tout être fenfible ; le befoia d• ( 1 ) li eR un artide qui dePibewiki (d) ;~nde une obferntion partiçuliere ; celui de la bonneterie en foie , aux fuçcès de laquelle s’oppofent afluellement divers obllacles. 1°. La défen(e aux militaire• de porter des bu de foie. Cette défenfe ( en 1787) •ient de faire to ·nber a Lyon • en moins de lill mois, huit centl m~c i ers, fur d1a·h11it ceniS qui ’1 exiftoient ; eHe a fa it en Languedoc un tort proporttonaé, danJ la même partie. Il y a 2 5 ou JO ans . qu’une pareille d4fenfe ayant produit cet effet, on la retira. li feroit d’aut,nt mieux vu d’en agir de même aujourd’hui, que çette ordonnance n’eR d’~ucun avantage pour les militaire• , elle les entraîne à des fuis plus confidérables ; car les bas de coton blanc , les plus beaux & les plus fins , co~tent beaucoup plus cher que les bu de foie le ne durent pas autant ; ceux de laine en bianc de la premiere finetTe font à-peu- prèl dans le même c~s 1 {ur- tout quant à la durée.

2t. La liberté aux Anglois d’apporter, ~ France, des bas de laine , de fil 8t de coton.

La . main-d’œu•re eA trop chtre , dans les Yille• de France eù l’on s’occupe de la fahr ; c~tion des bas de foie, pour qu’il foie poffible de lui en fuhAi uer une d’aucune autre matiere dans le meme genre. Les Anglois font des bu de laine , de fil lc de coton p’us beaux tc à meilleur marché que lrs n&trts ; premiérement 1 parce qu’il$ ont de plus belle laine 8t à plus bas prix ô fecondement, parce que leur indoArie pour les bellet marchands à Lyon les leur nndroient le prix qu’il$ filatures en fil & coton eA poulfée tr~s - loin & plue •oudroient. En effet , les marchands fournilfewrs de foies répandue chez eux que parmi nous ; en troilieme lieu , en enyoyerent beaucoup, & enchirirent de même celles parçe que la liberté des maltres , des coml’agnons & dM qu’ils gardoicnt : rexemple gagna, la foie fut enchérie apprentift, el i1ale en Angleterre pour cet objet c :omme .Sana. tous les pays qui en proauifoient. Qu’arriYa·t·il ? Les pour tant d’aurces. -

marchands d’l !tolfet at donnerent pu de c :ommiffions ; let La déCenCe à DOl militaires de porter dj !s bas de !oie magalins fe remplirent : on celfa le travail : les (oies ne el donc mal vue à toua é&ards , el’e lu empêçhe de fe C’e confommerenr pu, 8t elles abondoient cependant ; ainfi fournir du produit de nos fabriques , les oblige à plt1S d’une premiere aviditl ! mal coll !binée ,le branle fut donné de dépenfe, & les engage ; préférer les prod~Aions des par · tout, 1c c :ctte c :aufe particuliere ajontée aus autres 1 fabriques étrangeres , aont nous uons encore la double caufcs générale•, clétermiAa CQut le mal qu’on a v11. .

mal·adrclrt do fnorifer l’intrgduaion. Fs

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