Page:Encyclopédie méthodique - Philosophie - T2, p1, CON-F.djvu/390

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EPI 1 EP1 383 ~A ;~ ~Ï C~~ vous plaira dit-il à Torq~tu~ vous M~ erga me & <~a philofophiam fO~M<< ab adoilflentalofufceptâ, fac ut Metrodori tueare /~ro~. EfTayonsde la traduire en François. EpicureHf/K~C~M~ « Je vous écris, Hermachus, dans cet heureux tour, le dernier de ma vie. Je fouffre des Mentr-uttes & de la veHie au-deffus de tout ce qu’on peut imaginer. Mais j’oppofe à mes maux la pie de mon efprit, en tae rappeltant les preuyes des importantes vérités que j’ai établies. Je Mvous recommande lesenfans de Métrodore (t). » C’eft un foin digne de l’attachement que vous Mavez eu dès votre jeuneffe, pour la. philo-Mfophie & pour mei Cicéron con6derant cette lettre, avoue qu’JE’p<tMr <eft grand Se admirable dans ce moment, que fa mort eft comparable à celle des plus fameux héros de la Grèce Non ego jam EpaM~o/ non .Lcon~ mortem A~M ~cr<~ ~MfpoM. Mais en même tems il Soutient que ce qu’il .t dit en mourant, eft le cri de la nature contre ce qu’il a enseigné pendant fa vie ; que pénétré de fa Htuation, & parlant de l’abondance du coeur, ils’eO cub !ië lui-même, &’ a perdu de tue les pcincipes e&ntiels de fa philofophie. Tournez vous On pourroit répondre à GaNendi qu’o~t~eH autant & plus dans le fyftême d*JSp<Mfeque ~t~o~~c~. t)ya dans Cicéron même de quoi juftitier cette leçon car, pourquoi Cicéron en reprenant les termes de cette Jtttre cite-t-il fans détermination les objets dont J.pfMrefe rappelle le fouvenir. Py~stEntH, inquit g< !t/- ~fo. De quels biens panes voulez vous parler’ ? (M~H~nc- ~en/H ? Si Cicéron n’eût pas vt~.ailleurs que dans la lettre à Hermachus la feceM&tCRften~e contre la douleur, il ne la rapporteroië~s ici de cette manière il ne demanderot point quels font ces biens paHës, dont le fouvenir eft le contre-poids de la douleur ; car il eft clair qued~ns la lettre à Hermachus, ce font des phitirs de l’efprit, J’<«A6y’t~«. penfoit donc à une autre recette. On la trouve citée quelques )ignes plus bas .BeM~Mt-nM nor : ~er-c fapienti. Et p’us bas encore <- o~M ~ifureu m/upMH/m~.trcepMfMn !recortf< !Mo~tt~m ~MMtn~ ;[ ~ !je7 ?!corpo~pcrc<~Mri ;m. Voilà de quoi autorifer la leçon de ’Plutarque. Epicure. fouffroit ces douleurs cruelles ; ilfè rappelloit, pour leur fervir de contre-poids, les plaifirs dont itavoit joui. Ainfi Ji oppofoit ks pia’ii)rsàladouleur,)epafte.aupréfent, .r~~tc~f~. Plutarque a donc pu tire, comme il a !û, .fansfaire tort aufyftême d’~o/re. Peut-être même quc ce ::e leçon eft la fente bonne ,eâr après tout, I~tM~ ne fait que mettre en oeuvre le i-emede que la philofophie procure fes partifans aumiticudes~tourmen’ Or ce bonheur ne peut être que le {ouvenir des. plai-

!’rs pafles j car on lait qu’iis n’étoient pas tous dans 

le cas de fe fappet !erle fouvenir de leurs belles inventions. Nous .t’avons pas le tems d’entrer ici dans une plus !ongjed’tcuf[ton. (’) Mt.t .odore t .)mi & difciple d’.Ep<fW étoit mort f y avoit Hxou fept ans. Il avoit eu plufieurs enfans ce Leomium. M comme il vous plaira, dit-il à Torquatus, vous ne trouverez rien dans cette lettre fi belle de M votre maître, qui foit d’accord avec tes dogmt-s il fe réfute lui-même. Reprenons fes parotes c’eR toujours Cicéron qui parte., 8 : voyez

!a différence qu’il y a entre fa dodrine & fa 

Mconduite. Je vous écris dans cet heureuxjour, le ~t’/7 !t’~ de ma f. Je y~M~ des douleurs< :tK-< de tout ce ~oM peut t’m~M~ ». S’il eit vrai comme Epicurel’a enseigné que Mta douleur foit le fouverain des maux, comme la volupté eft le tbuverain des biens, voilà Shs Mdoute un homme malheureux il n’ed pas pof-M (ible d’en difconvenir. Comment donc peut-il dire qu’il eft heureux ? Cohtinuons. 7’p~q/e à » ces douleursla joie que je r<J dans mon ~t, » en me /<< !M~ les preuvesde la philofophie que » j’ai établie. Mais Epicure fongez-vous que » vous avez écrit qu’il n’y avoit aucune joie, aucun plaifir qui ne fût relatif au corps ? Que M pouvez-vous lui rapporter dans l’état affreux où » vous êtes, pour en concevoir de la joie ? J~ me ~awc~f~ Quel eit’ilcepafie ? n Cetui qui a rapport au corps ? Vous ne parlez dans votre lettre que du fouvenir de vos argumens & de vos preuves philosophiques. Celui Mqui a rapport à l’âme feulement ? Vous vous tes donc trompé j quand vous avex affuré que routes les joi~s de l’âme étoienteQentieIlement : reiatives au corps. Mais quel rapport l’attention Mtendre que vous avez pour les entans de Métrodore (z) peut-elle avoir avec votre corps ? Convenez plutôt qu’il y a dans le cœur de l’homme des fentimens généreux par letqueis les belles âmes font le bien fans autre Salairequ3 Mcelui de l’avoir fait. Votre lettre elt un hommage que vous rendez, malgré- votre philofophie, à cette précieufe vérité. Dans les autres feues la théorie eft plus belle que la Mpratique chez vous c’en : le contraire vous faites mieux que vous n’avez dit ». Ainfi raifonnoit Cicéron plaidant la caufe de la vertu, & : trouvant des titres pour elle jufques dans l’école de la volupté. Nous fera-t -il permis de (bumëttre cette même lettre à un nouvel examen ; &~ fuppojfé qu’il en forte quelques conséquences un peu dirferentes de celles que l’orateur philofophe en a tirées, de les présenter avec cette liberté qui ne blede jamais la philofophie, & dont cependant je n’ujerai qu’avec timidité vis-à-vis d’une fi grande autonté ) Les dernières paroles d’un mourait ne doivent être eeniées le cri du coeur que dans les hommes f~ Leontiumab Ep’curo&Metrodoroama’a. Fabr. L.ïfI.3i .<t<’f.X.4.s .