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les expériences de la machine pneumatique, a été imaginé par M. de Mairan. M. du Fay en a donné la deſcription dans les Mémoires de l’académie des Sciences, année 1734.

Pour que ſon uſage ſoit ſûr, le mercure doit être purgé d’air ; car s’il y avoit de l’air au ſommet du tube, il nuiroit par son expanſion, qui agiroit de haut en bas à l’indication de l’inſtrument, qui ne doit indiquer que les effets de la preſſion de l’air reſtant dans le récipient.

Baromètre ſuiſſe. Ce baromètre eſt repréſenté dans la figure 309, & il eſt ſemblable, pour la forme, aux encriers coniques de verre, dont l’ouverture eſt en bas ; la ſeule différence eſt que l’ouverture inférieure ſe prolonge parallèlement, preſque juſqu’au haut du cône, par le moyen d’un tuyau de verre qui reſte ouvert ; on emplit d’eau cet inſtrument, de manière que la pointe du cône reſte vide ; l’air qui pèſe ſur la colonne d’eau contenue dans le tuyau, la fait monter ou deſcendre dans ce tube étroit, ſelon qu’il eſt plus ou moins peſant ; mais cet inſtrument eſt ſujet auſſi aux impreſſions du chaud ou du froid ; d’ailleurs ſes variations n’ont aucune proportion ni entre elles ni avec celle du baromètre ordinaire, comme le P. Cotte s’en eſt aſſuré par l’expérience, ainſi qu’il le dit dans le premier volume des mémoires ſur la Météorologie. La dénomination de cette eſpèce de baromètre, lui vient de ce qu’il eſt d’uſage en Suiſſe. Mém. météorolog. de Cotte.

Baro-thermomètre. C’eſt un inſtrument qui fait à volonté la fonction de baromètre ou de thermomètre, & qui a été imaginé par le ſieur Cappî, artiſte breveté de l’académie. La figure 310 le repréſente. A B C eſt cet inſtrument qui diffère des baromètres ordinaires, en ce que la petite branche B C eſt plus longue : car elle a 10 ou 12 pouces, & que la branche A B eſt terminée par une boule qui reçoit le ſuperflu du mercure contenu dans la fiole C, lorſqu’on veut qu’il faſſe la fonction de thermomètre ; lorſqu’il eſt vertical, ſa marche eſt celle d’un baromètre ; ſi on l’incline ſuffiſamment pour que la boule A ſoit pleine de mercure, il marque, tant que l’inclinaiſon dure, le degré de température, dans la branche B C, & il fait alors fonction de thermomètre.

Baromètre ſtercométrique. Ce baromètre, dont M. Magellan reconnoît devoir l’idée à M. le chevalier Landriani, eſt repréſenté dans la figure 311. On lui a donné le nom de ſtercométrique, parce qu’il peut montrer les différentes hauteurs de la colonne de mercure, par les différences de la quantité ou maſſe du mercure qui les forme dans le tuyau, ſoit le tube A B recourbé en B, comme un ſyphon, où l’on a adapté un réſervoir d’ivoire C avec un robinet D, de la même matière, mais à double trou, c’eſt-à-dire, que ſi on le tourne horiſontalement, il y a une double communication entre le réſervoir C & l’intérieur du tuyau B A ; mais qu’en le tournant dans un ſens vertical, tout le mercure du réſervoir C puiſſe ſortir au-dehors, & tomber dans l’entonnoir E. Cet entonnoir eſt cimenté à un tube de verre d’un diamètre fort petit & bien calibré, dont le bout I eſt ouvert & recourbé en haut ; ce tuyau doit être cimenté ſur une petite planche N Z, avec une échelle diviſée en 25e ou même 64e de pouce.

Après avoir rempli le tuyau A B avec du mercure, on met l’entonnoir E I au-deſſous du robinet D pour recevoir tout le mercure qui ſe trouve dans la boîte C D à chaque obſervation ; le mercure étant meſuré par l’échelle N Z, à côté du tuyau, dont le diamètre eſt cinq ou huit fois plus petit que le diamètre du tuyau A B du baromètre, il doit montrer les variations 25 ou même 64 fois plus grandes que le baromètre ſimple.

Si l’on employoit une bonne balance pour peſer à chaque fois le mercure contenu dans le réſervoir D E, on pourroit pouſſer encore plus loin l’aggrandiſſement ſenſible de ces variations ; & enfin ſi l’on formoit un gros cylindre F G au bout ſupérieur du tuyau A B, depuis les 28 juſqu’au 31 pouces au-deſſus du fond du réſervoir C, qui en doit avoir le même diamètre, ou encore bien plus grand, on pourroit pouſſer cette exactitude fort au-delà des millièmes de pouce.

Après que l’obſervation a été faite, on tourne le robinet D horiſontalement, & l’on remet le même mercure dans le réſervoir C D.

Baromètre marin. On a donné ce nom à pluſieurs eſpèces de baromètres deſtinées à l’uſage des navigateurs. Le baromètre conique eſt une ſorte de baromètre marin (voyez l’article particulier du baromètre conique de M. Amontons, ci-dessus). On a auſſi imaginé un autre baromètre à l’uſage des marins, qui, à cauſe du roulis des vaiſſeaux, ne peuvent ſe ſervir des autres baromètres. Cet inſtrument eſt [ un thermomètre double, ou deux tubes à demi remplis d’eſprit-de-vin, dont l’un eſt fermé hermétiquement par les deux bouts, & renferme une certaine quantité d’air, & l’autre eſt fermé par un bout, & ouvert par l’autre. Or, l’air, comme l’on ſait, agit ſur l’eſprit-de-vin, & le fait monter par deux raiſons ; par ſa propre gravité, comme dans le tube de Toricelli, & par ſa chaleur, comme dans le thermomètre. Si donc les deux tubes ſont diviſés par degrés, en ſorte qu’ils s’accordent l’un avec l’autre au temps où l’air y eſt renfermé, il s’enſuit que lorſqu’ils s’accorderont encore enſuite, la preſſion de l’atmoſphère ſera la même que dans le temps que l’air a été renfermé ; ſi dans le thermomètre qui eſt ouvert à l’air, la liqueur eſt plus