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été braſé avec du cuivre, parce que le mercure s’amalgame avec ce dernier métal, tandis qu’il n’attaque pas ſenſiblement le fer. Il faut donc ſouder en fer la lumière du canon, & réduire la culaſſe à la même groſſeur que l’extrémité oppoſée.

L A O P, figure 315, eſt un canon de fuſil de 34 pouces de longueur & poli intérieurement ; le bout ſoudé ou fermé eſt en A L, & le bout ouvert en O P. La partie G B O P a été rendue plus épaiſſe en ſoudant deſſus extérieurement un bout de canon : à cette pièce ainſi renforcée eſt une vis extérieure, ſur laquelle ſe monte la pièce B G H, & une portée ſur laquelle appuie la partie B G. L’extrémité du canon O P repoſe ſur la portée O P, ménagée dans l’intérieur de la pièce. On place ſur cette portée une ou deux rondelles de peau qui, preſſées par la partie inférieure du canon O P, interdiſent tout paſſage à l’air & au mercure. On voit de O P en H un petit canal d’une demi-ligne de diamètre environ qui débouche au point H.

La figure 316 eſt une eſpèce de ſiphon renverſé, dans lequel la partie K I E F doit être exactement de même calibre que le canon de fuſil L A G B de la figure précédente, bien polie en dedans & longue d’environ 4 pouces. La partie C M eſt taraudée intérieurement pour être montée ſur une vis, & être appuyée ſur une portée qui ſe trouve extérieurement ſur la pièce G B O P, & qui ferme exactement, étant garnie de pluſieurs rondelles de peau. De cette manière, il n’y aura plus de communication de l’intérieur du canon à l’air extérieur, que par l’orifice K I. La branche du ſiphon K I D N doit être briſée en E F, & porter auſſi à ce point un diaphragme de fer percé d’un trou de 1 ligne ½ de diamètre dans ſa partie inférieure N E ; la partie ſupérieure K E en portera un ſemblable, & ces deux parties tournantes l’une ſur l’autre en E F, on peut à volonté établir la communication, la diminuer ou la rendre abſolument nulle. Les deux diaphragmes doivent s’appliquer parfaitement l’un ſur l’autre. On couvre l’orifice K I avec un couvercle ſemblable à celui des étuis d’or & d’argent qui n’ont point de charnière, mais beaucoup plus court ; il ſera percé d’un trou propre à laiſſer paſſer librement un fil de fer de moyenne groſſeur : un autre couvercle s’ajuſte à vis ſur celle qu’on a formée intérieurement vers K I, & appuie très-exactement ſur l’orifice K I. À la partie intérieure de ce couvercle, on fixe un fil de fer de 2 lignes de diamètre ou environ, qui porte à ſon extrémité une eſpèce de piſton compreſſible, de groſſeur à entrer juſte dans la portée K I E F, ſans y forcer, & il doit appuyer un peu ſur le diaphragme ſupérieur en E F, lorſque le couvercle eſt ſerré ſur R I. Voici maintenant l’uſage de cet inſtrument.

La partie G B O P H étant ôtée, on remplit le tube L A G B de mercure, juſqu’à 2 pouces environ de l’extrémité O P ; on fait bouillir le mercure, & on remplit entièrement de mercure bouillant ce tube. On viſſe auſſitôt la partie G B O P H, avant que le mercure ſoit refroidi ; il coule alors dans le petit canal X H, & ſi tout eſt bien proportionné, on le voit sortir en H. On renverſe la pointe H dans la pièce C M D N, pleine de mercure qui a bouilli auſſi & qui eſt encore chaud : on viſſe cette pièce ſur G B O P ; le tout étant bien ſerré, il ſortira du mercure qu’on recevra dans un vaſe, & l’eſſentiel du baromètre ſera construit.

En rempliſſant de mercure la branche C M D N, il en monte néceſſairement dans l’autre branche juſqu’en E F, que l’on ſuppoſe au niveau de C M ; mais lorſqu’on a joint le tube L A H avec C M D N, l’inſtrument étant vertical, le mercure deſcendra du tube L A H, pour monter dans la branche K I E F, & ſe mettre en équilibre avec le poids actuel de la colonne d’air qui pèſe ſur le mercure de cette branche par l’orifice K I, ou par le petit trou du premier couvercle. Cet inſtrument, ainſi conſtruit, obéira donc à tous les changemens de variation dans le poids de l’atmoſphère.

Afin de rendre ſenſibles aux yeux de l’obſervateur ces variations, on tourne & on polit bien un petit cylindre d’ivoire, de manière qu’il entre juſte, mais ſans frottement, dans la branche K I E F. Au centre de ce cylindre, on fixe un fil de fer bien dreſſé, & aſſez long pour ſortir de 3 ou 4 pouces par le trou du couvercle K I. Alors on juge du mouvement du mercure par celui qu’il imprime au cylindre d’ivoire, & par contre-coup au fil de fer. On fixe enſuite ce baromètre ſur une planche de cuivre diviſée, & l’extrémité de la tige de fer marque la variation du mercure en pouces & en lignes.

On règle enſuite ce baromètre marin, en ſe ſervant d’un baromètre ordinaire, bien fait ; & s’ils ont été réglés exactement l’un ſur l’autre, ils le ſuivront toujours dans leur marche. On conçoit que dans les diviſions du baromètre marin, on doit compter les demi-pouces pour des pouces, & les demi-lignes pour des lignes, afin qu’il s’accorde avec le baromètre ordinaire ; il en eſt ainſi dans le baromètre à ſiphon. Dans cet inſtrument l’ordre des chiffres eſt renverſé, l’index deſcendant quand le mercure monte dans les autres, & réciproquement. Pluſieurs officiers de marine ont aſſuré que cet inſtrument avoit aſſez bien répondu à leur attente.

Baromètre ſectoral. Cette eſpèce de baromètre a été imaginée par M. Magellan ; on va le décrire d’après ce phyſicien. Soit le tuyau recourbé E P O N A, figure 317, contenant du mercure ; il eſt fixé par les attaches P O N ſur la planche