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A N O P E mobile dans le centre N. Cette planche a un petit bras Q, où l’on voit deux têtes guillochées, dont l’une ſert à mouvoir l’inſtrument, parce qu’elle appartient à un pignon qui engraine dans la rainure dentelée R V, & l’autre appartient à une agraffe, pour tenir l’inſtrument autant incliné qu’on le veut. La planche Z Y M B eſt coupée comme un ſecteur tiré du centre N, où le baromètre tourne. Il y a une échelle Z Y, tracée en portion de cercle, d’environ 30 degrés, & un niveau à bulle d’air C M, pour avoir toujours la ligne T S N perpendiculaire à l’horizon. Enfin il y a un tuyau B N à double loupe, avec une croix filaire au centre N, pour obſerver, ſans parallaxe, la ſurface inférieure N du mercure.

Par cette conſtruction, il eſt évident que l’échelle de ce baromètre deviendra d’autant plus grande, que l’arc Z Y ſera décrit à une plus grande diſtance du centre N ; car pourvu que T N ſoit de 31 pouces, & que le ſinus verſe T S ſoit de trois pouces, il n’importe guère à quelle diſtance ſe trouve le nonius E. Ainſi, lorſque la peſanteur de l’atmoſphère ne fait monter le mercure qu’à vingt-ſept pouces (égal au co-ſinus S N de l’angle T N X, qui eſt de 29 degrés 25 minutes 44 ſecondes), il faut incliner aſſez le baromètre, pour que la ſurface ſupérieure du mercure ſoit à la hauteur de la ligne SX, qui eſt le ſinus de l’angle T N X ; & cette ſurface ſupérieure n’y ſera jamais, à moins que la ſurface inférieure dans la petite branche A N ſe trouve exactement au même point N, &c. Obſerv. ſur la Phyſ. &c. mai 1782.

Baromètre à appendices. On donne ce nom à des eſpèces de baromètres auxquels on a ajouté, ſoit à l’extrémité ſupérieure, ſoit à l’extrémité inférieure, de petits tubes de verre, deſtinés à recevoir le mercure relativement à divers uſages particuliers que nous expliquerons dans un inſtant.

Le premier de ces inſtrumens eſt appelé baromètre à niveau conſtant, parce qu’il a la propriété de conſerver toujours le même niveau. Il eſt repréſenté dans la figure 318. Lorſque la colonne de mercure deſcend dans le réſervoir d’un baromètre ordinaire, ce réſervoir s’emplit ; & lorſque la colonne monte, le réſervoir ſe vide. La quantité de mercure n’eſt donc jamais conſtante dans le réſervoir ; ce qui fait varier ſans ceſſe la ligne de niveau, & complique les indications du baromètre. Tous les baromètres à réſervoir ſont plus ou moins ſujets à ce défaut, à raiſon de la grandeur du diamètre de ces réſervoirs, relativement au diamètre des tubes ; ce qui empêche ces ſortes d’inſtrumens d’être comparables.

On a imaginé, pour parer à ces défauts, quatre moyens de correction : 1o. le baromètre à ſyphon, qui, n’ayant point de réſervoir, n’en a pas les inconvéniens ; mais auſſi il n’en a pas les avantages. Il eſt très-peu ſenſible, le mercure n’y parcourant que la moitié de l’échelle des variations.

2o. Le renflement du réſervoir à ſon extrémité ſupérieure ; c’eſt une eſpèce de gouttière ou rigole, dans laquelle le mercure qui deſcend va ſe rendre, & d’où il reflue lorſque le mercure monte. Cette rigole entoure la cuvette, & eſt placée à la ligne de niveau du mercure. Mais l’expérience prouve que le mercure ne ſe répand qu’avec peine dans la rigole, c’eſt-à-dire, que l’effet n’a lieu que dans les grandes deſcentes de mercure.

3o. De grands réſervoirs d’un diamètre conſidérable. Le motif qu’on a eu dans cette conſtruction eſt celui-ci. La différence dans la colonne de mercure, lors de ſa plus grande deſcente & de ſa plus grande élévation, équivalant à deux pouces & demi environ de mercure, ſi cette quantité tombe dans un très-grand réſervoir, elle ſe répandra alors ſur une ſurface dont l’épaiſſeur diminuera d’autant plus, que la capacité de ce réſervoir ſera plus grande. Mais on n’arrive par ce moyen qu’à des approximations ; & de plus, un réſervoir aſſez grand pour rendre ſenſiblement nulle la différence du niveau, exige une quantité de mercure, qui rend l’inſtrument un peu diſpendieux & très-difficile à manier.

4o. Le baromètre à déchargeoir. Ce baromètre eſt conſtruit de manière que, dans la deſcente du mercure, ce fluide vient ſe rendre dans le réſervoir, s’y tient dans ſa quantité convenable, ſa ſurabondance ſe déchargeant dans un vaſe ou tuyau. Si le mercure ne change point dans un pareil inſtrument, lorſque le mercure deſcend, il change lorſque le mercure monte. L’effet eſt donc incomplet ; d’ailleurs cet inſtrument exige que l’obſervateur reverſe de temps en temps dans le réſervoir la quantité de mercure qui s’eſt écoulé dans le vaiſſeau de décharge. Les baromètres à doubles cuvettes que l’on fait plonger l’une dans l’autre, &c. &c, ſont des moyens qui reviennent au même.

Ceci ſupposé, un baromètre à niveau conſtant, eſt celui qui ſe corrige lui-même, ſoit dans l’aſcenſion, ſoit dans la deſcente du mercure, le réſervoir ſe rempliſſant & ſe vuidant tour à tour de la juſte quantité, & à l’inſtant précis où la variation dans la colonne a lieu. C’eſt ce que fait l’inſtrument qu’on voit dans la figure qu’on vient de citer. A A A eſt un baromètre ordinaire, auquel tient un réſervoir quelconque : on peut donner un très-petit diamètre à ce réſervoir. B B eſt une ligne ponctuée, repréſentant le niveau. Cette ligne de niveau doit être priſe du point où ſe trouve le mercure, – lorſqu’on le fait monter à ſon plus haut degré d’élévation. C’eſt un appendice ou tube ſoudé à un côté du réſervoir. Ce tube eſt placé dans la