Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/585

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parties de ligne à retrancher ou à ajouter à la colonne barométrique, selon que le mercure du thermomètre sera au-dessus ou au-dessous de la congellation ; mais comme on peut substituer sans erreur sensible la fraction à la fraction , il trouve que , , de ligne sont les corrections exactes à faire aux hauteurs du baromètre, correspondantes aux variations du thermomètre, exprimées par les fractions : , , , &c.

Et appellant P la hauteur du baromètre, qu’il faut corriger, N le degré du thermomètre, il a pour la formule de la correction demandée , c’est-à-dire, & en général, que pour corriger une colonne quelconque du baromètre, il faut la multiplier constamment par 9900, & diviser le produit par la somme de 9900 avec le nombre des degrés du thermomètre, observés dans le même temps, si le mercure est au-dessus de la congellation, ou par leur différence, si le mercure est au-dessous de ce point.

Le père Jean-Baptiste de Saint-Martin, de l’ordre des capucins, s’est aussi occupé de cet objet, dans un mémoire écrit en italien, sur la manière de corriger le baromètre au moyen du thermomètre de Reaumur : ayant suivi la méthode de M. Lorgna, il a obtenu les mêmes résultats que lui dans ses expériences. Voici de quelle manière il a procédé.

Il choisit huit tubes de thermomètre bien calibrés, & auxquels on souffla une boule, & le 21 août 1789, jour où le baromètre étoit à 28 pouces, ayant ensuite purgé cinq onces de mercure, purgés avec soin, il en remplit un des huit thermomètres, jusqu’à un tiers de son tube ; puis ayant pesé le mercure resté, il trouva que le mercure employé dans le thermomètre étoit de 813 grains. Le thermomètre fut d’abord plongé dans la glace qui commençoit à se liquefier, puis dans l’eau bouillante : ces deux points furent notés avec une petite lame de laiton, sur laquelle étoit gravée la division du pied de Paris ; & la distance de la glace à l’eau bouillante, fut trouvée de 468 points. Après, on ôta du thermomètre une petite portion de son mercure, qu’on reconnut être en la pesant de grains ; ayant plongé de nouveau le thermomètre dans l’eau bouillante, on marqua le nouveau point de l’ébullition, qui à cause du mercure extrait étoit un peu au-dessous : en mesurant la distance du point de l’ébulition, avant d’extraire le mercure au point de l’ébulition, après avoir extrait le mercure, on la trouva de 160 points.

Par toutes ces expériences, on a pu aisément m’assurer du poids du mercure compris dans le tube, depuis le point de la glace jusqu’à celui de l’eau bouillante : attendu que les volumes ainsi que les poids respectifs étant au même degré de raréfaction, & comme la distance des deux points de l’ébulition avant d’extraire & après avoir extrait le mercure, qui est de 162 points, est à la distance de la glace à l’eau bouillante de 468 points ; il en est de même du poids du mercure extrait de grains, au poids du mercure compris entre la glace & l’eau bouillante, lequel par l’analogie suivante doit être de 13 grains ; puisque 162 : 468 : :  : 13 ayant donc soustrait 13 grains du poids total du mercure employé dans le thermomètre, qui étoit de 813 grains, reste 800 grains ; de sorte que le poids du mercure de la boule, au point de la congellation, étant au poids du mercure entre la congellation & l’eau bouillante, comme 800 : 413, les volumes respectifs doivent être aussi dans la même proportion. Ainsi, une colonne de mercure qui, à la température de la glace, seroit de 800 parties, en passant à la température de l’eau bouillante, s’augmenteroit selon cette première expérience de 13 autres parties, & viendroit à 813 parties : augmentation de volume qui est comme 10000 à 1623, selon l’analogie 800 : 13 : : 10000 : 162 .

Huit expériences semblables ont été faites sur cet objet, le baromètre étant toujours à 28 pouces, & les résultats obtenus sont ceux de la table suivante ; on y remarque de petites variations. Par exemple, dans la première expérience, le volume du mercure étant comme 10000, devient à l’eau bouillante comme 10162 & 5000 dix millièmes. Dans la seconde, il devient comme 10162 & 5000 dix millièmes, & ainsi de suite.

Résultats de l’augmentation du mercure de la glace
à l’eau bouillante.

à la glace. à l’eau bouillante. Première Expérience, 10000   10162 , 5000 Seconde Expérience, 10000 10157 , 6032 Troisième Expérience, 10000 10159 , 4341 Quatrième Expérience, 10000 10158 , 4158 Cinquième Expérience, 10000 10159 , 3257 Sixième Expérience, 10000 10161 , 169 Septième Expérience, 10000 10156 , 1055 Huitième Expérience, 10000 10158 , 9348 Moyenne entre toutes, 10159 , 1670