Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/31

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plus larges & plus tranchantes, & je crois qu’en effet on peut fouiller les pommes de terre avec ces outils, exactement, ſans les rompre, ni en perdre, & en même temps bien remuer la terre. Je crois que tout ceci eſt aſſez indifferent, pourvu qu’on parvienne au double but que deſſus. On vante fort la maniere de les arracher avec la charrue ; il n’eſt pas douteux qu’on ne s’épargne par-là beaucoup de peine, & ce ſera le principal ; les cochons peuvent chercher les pommes de terre qui ſe perdent par cette operation : je préfererois donc les autres méthodes, ſoit pour mieux profiter de ce qui reſteroit en arriere, ſoit pour mieux fouiller la terre, qui doit être enſemencée immédiatement après, & qui en profitera ?

On connoit la maturité entiere des pommes de terre, lorſque les tiges jauniſſent, & commencent à ſe durcir & à perir, alors étant ligneuſes, on ne peut plus s’en ſervir pour la nourriture du bétail.

Maniere de les conſerver. Quelques-uns y font trop de façon ; ils conſeillent, ou des caves ſeches, à l’abri de toute gelée, où on peut coucher & ranger les pommes de terre, & les couvrir de ſable. D’autres des magazins qui ayent les mêmes qualités. Il y en a qui veulent les conſerver dans des tonneaux ou cuves, en y mettant par couche des feuilles de chênes, de chataigniers, ou autres, ſeches & non ſujettes à la pourriture. Ces gens-là ne penſent pas que les grands cultivateurs ont ra-