Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/32

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rement un endroit aſſez vaſte & qui ait ces qualités requiſes, pour cent, deux cent coupes & plus ; les petits & les pauvres, ſi peu qu’ils en ayent, ne l’ont jamais. Si des perſonnes de condition en veulent conſerver pour leur table, [car on en ſert ſur pluſieurs] elles peuvent employer un tonneau de la maniere ſuſdite pour en garder juſqu’en Eté, mais alors on devroit les faire flétrir au ſoleil, ou même un peu ſecher, pour les empêcher de germer ; quand même elles ſeroient un peu germées, elles reprendront leur fraicheur au moyen de l’eau chaude qu’on y verſe, avant de les apprêter.

La meilleure méthode, la plus ſûre, la plus commode, & par-là même la plus uſitée, eſt celle des foſſes, que l’on fait de trois à quatre pieds de profondeur, ſur environ cinq pieds de long & trois pieds de large ; je n’en conſeille pas de plus grandes. Si les pommes de terre ſont tant ſoit peu humides, la pourriture les gagnera peu à peu généralement ; ſont-elles fort ſeches, en lieu bien ſec, bien à l’abri du froid, elles ſentent tant plus fortement le commencement de la végétation au printemps, quand la quantité en eſt grande. Nous avons fait voir combien cela leur eſt nuiſible. L’article qui mérite le plus d’attention à cet égard, eſt, que ſi on ouvre une foſſe pour en tirer, elles s’en trouvent mal, ſi on ne la vuide pas entierement, en une, ou tout au moins en deux fois. Si la fauſſe étoit trop grande, où trouver une place convenable pour tout ?