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QUATRIÈME PARTIE.

Mac-Foote applaudit malgré la consigne, le bailli Payne se frotta les mains, et l’alderman de service ronfla d’une façon tout admirative.

Joshua Daws lui-même donna un signe non équivoque d’approbation. Quant à Fenella, elle écrivit sur son album :

« Perruque comme à Londres. — Race milésienne. — Crimes des papes, etc. — Glorieuse bataille de la Boyne, gagnée par les protestants en l’an 1690. »

Devant ce succès universel, la tâche du bon avocat Picklock devenait fort malaisée. Il se leva néanmoins et débita tout d’une haleine, avec des gestes impossibles, un exorde où il prouva clairement que les géants avaient existé, puisqu’ils avaient creusé les grottes de Kilkée. Quant à la bataille de la Boyne, il déclara nettement que son intention n’était point de nier ce beau fait d’armes. Il ajouta que l’occasion lui semblait opportune pour réparer un oubli de son honorable adversaire, et il blâma de toute son énergie le bill incendiaire de Maynooth. Cela le conduisit naturellement à cette cruelle épidémie qui ravageait les plantations des pommes de terre sur toute la surface de l’Irlande. Suivant son opinion, il était difficile d’attribuer ce malheur à une autre cause qu’à