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QUATRIÈME PARTIE.

nant de la tour qui formait l’angle du vieux château et pendait presque sur le vide à la pointe de Ranach-Head.

Il pénétra dans une salle ouverte à tous vents et formant le premier étage de la tour. Au centre de cette salle, il y avait une sorte de coffre enclavé dans le carreau. Pat y déposa les trois pains et la cruche d’eau bouchée. Il dénoua une corde fixée au mur, et l’on entendit crier des poulies.

En même temps le coffre descendit, laissant au milieu de la salle un trou de forme carrée.

Par ce trou, la voix des ruines, que nous avons entendue naguère, s’élança plus distincte et plus rapprochée.

C’était comme un cri humain ; mais ici, comme au rez-de-chaussée de la tour de Pat, les échos renvoyaient le son augmenté et faussé.

Le malheureux paysan se croyait sous la dent du monstre.

— Comme il hurle ! se disait-il. Oh ! Seigneur, il est bien en colère !

Et comme s’il eût espéré l’apaiser en s’accusant lui-même, il ajoutait de sa voix la plus pateline :

— Il a raison, ma bouchal !… trois jours sans manger !… je suis un malheureux coquin !