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LA GALERIE DU GÉANT.

Pat sentit le coffre toucher le sol intérieur, et il se hâta de se pendre à la corde. Les poulies grincèrent en sens contraire : le cri souterrain redoubla, et à travers la portée mugissante que lui prêtait l’écho on distinguait un accent de plainte déchirante…

Le coffre revint au niveau du sol, après s’être vidé à l’étage inférieur, et boucha hermétiquement l’ouverture.

Pat respira longuement. Il n’était pas tout à fait rassuré, parce que la peur était chez lui une maladie originelle ; mais son humilité s’évanouit tout à coup.

Il montra le poing au monstre absent, en écarquillant les yeux d’une façon terrible.

Naboclish ! bête damnée, dit-il, si je te tenais par le cou une bonne fois, tu ne crierais plus jamais !

La gaine souterraine avait cessé de se faire entendre.

― Il se tait le méchant animal ! pensa Pat judicieusement ; il dévore le bon pain que je lui donne, et qui ferait tant de profit à de pauvres chrétiens !… Ah ! ma bouchal ! si je n’avais pas peur d’être pendu !

Tout en parlant, il regagnait l’escalier, dont il descendit les marches dégradées. Rentré dans