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CHAPITRE XXII.

vous pourrez avoir besoin de vous en souvenir.

Dans le meuble, il prit la boîte de sandal, et revint auprès des deux jeunes filles.

— Voilà toute ma fortune…, poursuivit-il ; je n’ai rien au monde, sinon cette boîte qui renferme une boucle de cheveux blonds… Je les regarde parfois, quand je suis seul, et je vois sourire alors toutes les belles joies de ma jeunesse… Cette boucle est là, gardée par les diamants qui l’entourent… Pour me la ravir, il faudrait me prendre aussi mes diamants, dont la perte me laisserait plus pauvre qu’un mendiant… Cela me plaît à penser… Et, vous savez, chacun pare son idole… Moi, je n’ai ni femme, ni enfant, ni famille… J’ai voulu faire un asile brillant à mon cher souvenir.

Il porta la boîte de sandal à ses lèvres, pour la baiser d’abord, puis pour arracher, à l’aide de ses dents, quelques-uns des diamants enchâssés dans le couvercle.

Il en prit quatre et les examina durant quelques secondes.

— C’est là une monnaie que je me suis faite…, reprit-il en continuant son examen ; je sais la valeur de ces pierres tout comme si j’étais joaillier… Ne m’avez-vous pas dit qu’il vous fallait cinq cent mille francs ?

Cyprienne et Diane ne purent pas trouver de