Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
171
CHAPITRE XXIV.

respiration était égale comme au premier instant. Il parait avec une précision mathématique, et ne ripostait point.

L’oncle Jean, qui avait tenté en vain tous les coups d’armes, passa brusquement l’épée dans la main gauche, et se fendit sur un dégagé terrible.

Montalt para sur place, jetant de côté la pointe de l’arme, qui était à une ligne de sa poitrine.

Puis il se mit d’un bond hors de portée.

M. Jean de Penhoël, dit-il froidement, ceci est le côté du cœur… reprenez haleine.

Le vieillard s’arrêta ; sa poitrine battait, révoltée.

— Je croyais qu’il n’y avait qu’un homme au monde, murmura-t-il, pour soutenir un assaut comme celui-là !

Derrière cette rudesse que Montalt retenait de force sur son visage, il y eut comme un vague sourire.

Et, depuis le commencement du combat, ceux qui eussent pu l’observer de près auraient découvert, sous son masque de dureté impitoyable, une émotion cachée.

Mais si cette émotion existait réellement, il la refoulait avec toute l’énergie de sa forte nature. Une pensée de vengeance était en lui,