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CHAPITRE XXVI.

porterez comme il faut le nom de Penhoël !

Il se dirigea vers son équipage, qui attendait toujours dans l’allée voisine.

Étienne et Roger le suivaient.

— Montez…, leur dit-il.

Les deux jeunes gens obéirent.

La portière se referma sur eux. L’oncle Jean, qui s’avançait timide et triste, monta dans le fiacre avec Vincent.

Les deux voitures reprirent le chemin de Paris.

Montalt et ses deux compagnons gardaient le silence.

Étienne et Roger avaient peut-être envie d’implorer leur pardon, car leurs cœurs étaient pleins d’espoir et de joie ; mais ils n’osaient pas, tant le visage de Montalt était sévère et sombre.

Montalt rêvait, et sa rêverie avait une navrante amertume.

— Pauvre oncle Jean !… se disait-il ; celui-là est toujours le digne cœur d’autrefois !… Oh ce n’est pas sur lui qu’il fallait me venger !… Mais mon frère… mais Marthe !… il n’a pas même osé prononcer leurs noms devant moi !… Fou que je suis !… Hier, j’aurais donné ma fortune pour cette lettre où j’espérais trouver un mot de compassion ou de regret… un mot d’a-