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Page:Féval - Madame Gil Blas (volumes 1 à 4) - 1856-57.djvu/52

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PAR PAUL FÉVAL

homme ; la petite fille sera sa sœur jusqu’à ce qu’elle soit sa femme.

Le bourrelier lui tendit la main comme malgré lui.

— Tu fais d’un drôle de petit gars, tout de même ! murmura-t-il avec une véritable émotion.

— Gustave tira de sa poche six pièces de cinq francs et les mit sur la table.

— Voilà pour qu’on lui chante une messe, fit-il ; et à ce moment les larmes lui vinrent aux yeux. Que ça soit fait comme il faut, patron, je m’en rapporte à vous… Le pauvre père est bien là où il est, et s’il voit mon cœur, il est content… Adieu, patron !

— Attends donc ! fit le bourrelier, as-tu d’autre argent ?

— J’ai encore trente francs et de bons bras… Ne vous inquiétez point.

— Est-ce que tu ne comptes pas revenir, un temps qui sera, Gustave ?

Mon parrain prit un air sombre.

— J’allais oublier une commission que vous ferez pour moi, patron… Dites à l’homme de loi que si je reviens jamais, il s’en aille et vite, car je promets bien que nous ne nous rencontrerons qu’une fois !

— Là ! là ! gronda Guéruel, voilà bien les jeunesses !… S’il t’a fait tort, mène-le chez le juge de paix…

Mais mon parrain ne voulait point entamer