Page:Fabre - Les Auxiliaires (1890).djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
173
SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

dans les forêts de sapins de la Norvège. Son nid est une petite boule de la grosseur du poing, ouverte par le haut, artistement façonnée au dehors avec de la mousse, de la laine, des toiles d’araignée ; au dedans, avec le duvet le plus doux. Il repose à plat sur quelque branche de sapin, à des hauteurs inaccessibles. Les œufs, au nombre de six à huit, sont couleur de chair uniforme.

Quoique d’apparence très délicate, le roitelet supporte vaillamment le froid. Il nous arrive en petites bandes de son pays natal vers l’époque des brouillards d’automne et de la chute des feuilles. Ces bandes, au nombre de cinq ou six individus au plus, se répandent dans les bois, les promenades publiques, les vergers, pour inspecter les gerçures des écorces, fouiller les paquets de feuilles mortes et visiter les bourgeons en se cramponnant à l’extrémité des plus petits rameaux. La mésange n’est pas plus habile en gymnastique, pour se suspendre la tête en bas et travailler dans toutes les positions. L’œuvre d’échenillage est accompagnée d’un continuel petit cri de ralliement : zi-zi-zi, zi-zi-zi. Le roitelet est plein de confiance en l’homme. Sans aucune crainte, au bruit des pas et de la conversation des promeneurs, il continue ses évolutions, ses chasses, ses zi-zi-zi. Il se laisse approcher de très près, à tel point qu’on croirait pouvoir le prendre à la main. Mais le rusé, qui n’a pas l’air de vous voir tant il est affairé, s’esquive d’un vol preste et va quelques branches plus haut poursuivre son travail.

XXIX

LES HIRONDELLES

Paul. — Des tribus entières d’auxiliaires, pics, sittelles, torcols, grimpereaux, mésanges, troglodytes, roitelets et bien d’autres, s’adonnent à la chasse patiente qui recherche les œufs dans les rides des écorces et les paquets de feuilles, les larves entre les écailles des bourgeons et dans la vermoulure du bois, les insectes au fond des crevasses où ils se tiennent tapis. Dans ce genre de chasse, l’oiseau n’a pas à courir sur un gibier, à rivaliser avec lui de vitesse ; il lui suffit de savoir le découvrir au gite. À cet effet, il lui faut œil perspicace et