APPENDICE III
J’avais demandé à M. Brillouin, l’éminent professeur au Collège de France que ses « propos sceptiques sur la théorie de la relativité » parus dans la revue « Scientia », avant la guerre, ont fait jusqu’ici considérer par les savants français comme le représentant des idées anti-relativistes, de bien vouloir exposer ses idées à nos lecteurs.
L’éminent savant m’a répondu par la lettre que l’on trouvera ci-dessous :
Rien n’est plus facile que de répondre à votre demande, mais autrement que vous ne supposez.
Je ne connais aucune raison scientifique d’être anti-relativiste ; je ne le suis donc pas. — Et à vrai dire, je ne crois pas avoir jamais été anti-relativiste ; je me suis contenté d’être sceptique, — douter n’est pas nier — en 1911-1912. Déjà au moment où a paru l’article sceptique de Scientia, il dépassait un peu ma pensée. Mais, alors que d’autres voies me paraissaient pouvoir conduire à la coordination des mêmes faits, il me semblait utile de conserver une attitude d’esprit critique, et non d’enthousiasme quasi mystique. À en juger d’après la manière dont j’ai été compris, l’expression a dépassé de beaucoup, dans mon article, mon scepticisme réel ; vous pourrez vous en assurer en vous reportant à une analyse détaillée du livre de Laüe, que j’ai publiée à la