Page:Faguet - Pour qu’on lise Platon, Boivin.djvu/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
347
POUR QU’ON LISE PLATON

Nous avons parlé tout à l’heure incidemment de démocratie et d’oligarchie. Ajoutez-y la « tyrannie », non pas celle que nous envisagions tout à l’heure, c’est à savoir le pouvoir absolu d’un sage ; mais la tyrannie telle qu elle est connue dans les villes grecques, c’est-à-dire le despotisme d’un homme médiocre ou très ordinaire. Soit donc : la démocratie, le despotisme, l’oligarchie.

« Sur ces trois il faut peut-être remarquer que ce ne sont point des gouvernements. Ce ne sont point des gouvernements, ce sont des factions constituées. » On veut dire par laque l’autorité n’y est pas exercée de gré à gré ; le pouvoir seul est volontaire et l’obéissance ne l’est pas. « Les chefs », sous quelque régime que ce soit de ces trois régimes, « vivent toujours dans la défiance à l’égard de leurs sujets et ne voient qu’avec peine en eux la vertu, la richesse, la force et le courage ; et surtout ils ne souffrent pas qu’ils deviennent guerriers ».

Vérifiez pour les trois formes de gouvernement en question. Un despote a pour sujets tous les citoyens ; il ne veut chez aucun d’eux ni richesse (c’est une force), ni vertu, ni courage, ni intrépidité guerrière. Nous avons un exemple très intéressant de cela dans le gouvernement des Perses. « Avez-vous remarqué qu’avec le temps leur puissance