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LE TILAKA DE L’AMOUR.

d’arec augmenta la rougeur, ne s’est pas déteint sur le coussin de tes lèvres : pourquoi donc te vois-je en colère, ô toi, de qui la marche nonchalante imite celle du roi des éléphants ? Est-ce que par hasard ton époux ne serait, hélas ! qu’un enfant !

VIII.

Tandis que tu perds de longues heures à écouter des histoires, voici déjà, ma belle, que survient à grands pas la nuit, qui bientôt s’est avancée, ma chérie, jusqu’au milieu de sa carrière ; et puis après, tandis que tu sacrifies le temps à ta colère en des querelles touchant la volupté, voici que la plage orientale du ciel a rougi comme une épouse, que son mari délaisse pour une fille de joie !

IX.

Tu peux te glorifier de ce que tu as subi cent coups de bâton sec, tu peux te glorifier de ce que tu as grillé au plus ardent soleil, tu peux te glorifier encore plus de tes lourdes fatigues, tu peux te glorifier de ce que tu as enduré le feu de l’été et piétiné en des bourbiers de fange épaisse, ô le plus patient des ribauds[1], puisqu’à

  1. Kumbka, the paramour of a harlot, a bully… (Dict. de Wilson.)