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Page:Feller - Dictionnaire historique - 1848 - T12.djvu/551

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ZOR 543 ZOS


le grand prophète que Dieu leur avoit envoyé pour leur communiquer sa loi. Ils lui attribuent même un livre qui renferme sa doctrine. Cet ouvrage, apporté en France par Anquetil-Duperron, a été traduit par le même dans le recueil qu’il a publié en 1771, sous le nom de Zend-Avesta, 5 vol. in-4o. L’original a été déposé à la bibliothèque royale. Si on en croit M. Meiners dans un Mémoire lu à l’académie de Goettingue le 18 septembre 1779, cet original, rédigé à l’instance de Anquetil par deux prétres Persans, ne mérite aucune confiance (voyez le Journ. hist. & litt., i juillet 1780, p. 371) ; mais quel qu’il soit, il ne contient rien de favorable à sa prétendue antiquité, et renferme des caractères manifestes d’indien nouveau, de judaïsme & de christianisme. S’il est effectivement de Zoroastre, comme Anquetil le prétend, il y a bien à rabattre de l’idée qu’on veut nous donner de ce philosophe. Voltaire, quoique grand admirateur de ces vieilles marottes qu’on appelle à l’aide de celles de ce siècle, avoue que c’est un fatras abominable dont on ne peut lire deux pages sans avoir pitié de la nature humaine. L’auteur, ajoute-t-il, est un fou dangereux. Nostradamus, et le médecin des urines, sont des gens raisonnables en comparaison de cet énergumène. Le nom de Gaure ou de Guebre que portent les soi-disant disciples de Zoroastre, est odieux en Perse ; il signifie en arabe infidèle, et on le donne à ceux de cette secte comme un nom de nation. Ils ont à Ispahan un faubourg appellé Gaurabard, ou la Ville des Gaures, et ils y sont employés aux plus basses et aux plus viles occupations. Les Gaures sont ignorans, pauvres, simples, patiens, superstitieux, d’une morale rigide, d’un procédé franc & sincère, et très zélés pour leurs rites. Ils croient la résurrection des morts, le jugement dernier et n’adorent qu’un seul Dieu ; ce qui pourrait faire croire que ce ne sont que des juifs ou des chrétiens dégénérés, dont la croyance est altérée par le mélange des opinions et les rites des anciens Perses. Quoiqu’ils pratiquent leur culte en présence du feu, en se tournant vers le soleil, ils protestent n’adorer ni l’un ni l’autre. Le feu et le soleil étant les symboles les plus frappans de la Divinité, ils lui rendent hommage en se tournant vers eux. On a sous le nom de Zoroastre des Oracles magiques ; Louis Tiletanus les publia à Paris en 1563, avec les Commentaires de


Piéthon Gemistus. Ils ont été imprimés plusieurs fois depuis.

ZOROBABEL, fils de Salathiel, de la famille des rois de Juda, gagna l’estime de Cyrus qui lui remit les vases sacrés du temple. Ce vertueux Israélite les renvoya à Jérusalem, & fut le chef des Juifs, qui retournèrent en leur pays. Quand ils furent arrivés, Zorobabel commença à jeter les fondemens du temple, l’an 535 avant J. C ; mais les Samaritains firent tant par leurs intrigues auprès des ministres de la cour de Perse, qu’ils vinrent à bout d’interrompre l’ouvrage. Le zèle des Juifs s’étant ralenti, ils furent punis de leur indifférence par plusieurs fléaux dont Dieu les frappa. La 2e année du règne de Darius, fils d’Hystaspes, il leur envoya les prophètes Aggée et Zacharie, pour leur reprocher le mépris qu’ils faisaient de son culte, et leur négligence à bâtir son temple. Zorobabel et tout le peuple reprirent avec une ardeur admirable ce travail interrompu depuis 14 ans. Zorobabel présidait à l’ouvrage, qui fut achevé l’an 513 avant J.-C. La dédicace s’en fit solennellement la même année.

* ZOSIME, chimiste du 3e siècle, né à Panopolis en Égypte. Parmi les divers manuscrits grecs qu’il a laissés, on cite ceux sur la composition des deux ; sur la vertu des interjyrétations ; sur l’art sacré et divin ; sur les instrumens et les fourneaux. Zosime jouit d’une grande réputation dans la seiencc qu’il professait.

ZOSIME, pieux solitaire qui porta la sainte eucharistie à Marie Egyptienne. (Voyez ce nom.) On ne connaît de sa vie que ce qui en est rapporté dans celle de cette illustre pénitente.

ZOSIME, comte et avocat du fisc sous l’empereur Théodose le Jeune, vers l’an 410, composa une Histoire des empereurs, en 6 livres, depuis Auguste jusqu’au 5e siècle, dont il ne nous reste que les 5 premiers livres et le commencement du 6e. La plus belle édition est celle d’Oxford, 1679, in-8o. Cellarius en a donné une bonne en 1696, en grec et en latin, in-8o, et le président Cousin l’a traduite en français. Zosime, zélé païen, peint avec des couleurs, fort noires l’empereur Constantin. Il ne laisse échapper aucune occasion de se déchaîner contre les chrétiens.

ZOSIME (saint), Grec de naissance, monta sur la chaire de saint Pierre après Innocent Ier, le 9 mars &17. Célestius,