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Page:Feller - Dictionnaire historique - 1848 - T12.djvu/553

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D*me-des-Ermilcs. Célail un lieu de dévotion fameux , où les pèlerins venaient enfouie, îe confessaient, et semblaient renforcer leurs scnlimens de religion. Zuini ;le crul voir des abus là où un philosophe moderne n"a vu que des oljcls d’édification et de consolation. Tandis qu’il s’occupait de cet objet, Léon X faisait publier en Allema( ;no des indulgences par les dominicains, et en Suisse par un cordelicr milanais. Zuingle , fàchc que ce moine lui eût été préféré, attaqua non seulement les indulgences, mais l’autorité du pape, le sacrement de pénitence, le mérite de la foi , le péché originel , l’effet des bonnes œuvres, l’invocation des saints , le sacrifice de la messe , les lois ecclésiastiques , les vœux , le célibat des prêtres et l’abstinence des viandes. Zuingle s’éleva contre ces pratiques avec toute l’impétuosité de son naturel. Bien convaincu que l’Eglise n’adopterait pas ses opinions, il s’adressa aux magistrats de Zurich, dont plusieurs avait-nl du goût pour les nouvelles erreurs. Il se tint en conséquence une assemblée en la-*3. On alla aux voix, la pluralité fut pour l’hérésiarque. Peu de temps après on brisa les images , on renversa les autels, on abolit la messe et toutes les cérémonies de l’Eglise romaine. Zuingle épousa une riche veuve ; car le mariage, suivant la remarque d’Erasme, est le dénouement de toutes ces farces de rcformalion. Il était fort occupé de la difficulté de concilier le sentiment de Carlostad sur l’eurharistie avec les paroles de J.-C. , qui dit expressément : Ceci est mon corps. Il eut un songe , dans lequel il croyait disputer avec le secrétaire de Zurich, qui le pressait vivement sur les paroles de l’institution. Il vit paraître tout à coup un fantôme blanc ou noir, qui lui dit ces mots : « Lâche , que ne réponds-tu ce qui est » écrit dans l’Exode : l’Àgnrau rst la » Pâqus , pour dire qu’il en est le signe ? » Cette réponse du fantùme fut un triomphe, et Zuingle n’eut plus de difficultés sur l’eucharistie. C’est ainsi que les sectaires, après avoir rejeté la doctrine de l’Eglise catholique, se règlent sur des rêves , sur des visions fanatiques, ou même , Comme Ltilhcr, sur des conférences avec le diable. Pour s’opposer au désordre naissant, les évéques de Cale, de Constance el de Lausanne soUicitércni une assemblée du ïm nation h Bade ; Jean Œcolampadc s’y trouva pour Zuingle, qui fcfusa de s’y rendre , et la doctrine de cet hérésiarque y fut condamnée. Maigre celte condamnation , il ne laissa pas do faire des prosélytes. Cependant plusieurs cantons restèrent constamment attachés à l’ancienne religion, ce qui mit les sccialrcf en fureur. Lus ranlons de Zurich , où il était curé, depuis )18, de Sdiaffhouse, de Berne et de Bàle , défendirent de transporter des vivres dans les cantons catholiques ; ils se liguèrent, et firent plusieurs insultes à leurs voisins, pour le» obliger à suivre leur parti. On arma de part et d’autre. Zuingle fit tous ses efforts pour éteindre le feu qu’il avait allumé ; il n’était pas brave , et il fallait qu’en qtialité de premier pasteur de Zurich , il allât à l’armée. Il sentait qu’il ne pouvait s’en dispenser , et il ne doutait pas qu’il n’y périt. Une comète qui parut alors le confirma dans la persuasion qu’il serait tué. Il s’en plaignit d’une manière lamentable, et publia que la comète annonçait sa mort et de grands malheurs sur Zurich. Malgré les plaintes de Zuingle , la guerre fut résolue , et il fut obligé d’accompagner une armée de vingt mille hommes. Les catholiques remportèrent une pleine victoire. La plus grande partie de l’armée des luingliens périt les armes à la main . el l’autre fut mise en fuite. Zuingle fui du nombre des morts : ce fut le 11 octobre 1531 ; il avait environ i7 ans. Les catholiques brûlèrent son corps. Indépendamment de ses erreurs, les troubles qu’il causa dans sa patrie ne peuvent que rendre son nom odieux. « Les mains qui » déchiraient le catholicisme , dii le comte • d’Albon, ébranlaient en même temps » l’état, cl malgré les trailés de paix, le » germe des divisions n’est pas étouffé. » L’union des treize cantons n’est plus ce • qu’elle a été autrefois ; ils ne tiennent > plus les uns aux autres que par les liens » de la politique. » Zuingle n’élail ni savant , ni grand ihéologien , ni vrai philosophe, ni bon littérateur : il exposait avec assez d’ordre ses pensées ; mais il pensait peu profondément, si on en jugo I»ar ses ouvrages recueillis à Zurich , 1581 , un volume in-fol. Zuingle adressa, quelque temps avant sa mort, une Confessimi (le foi a Vraw ;oii I*’, dans laquelle il plaçait entre les élus Hercule, Thésée, etc., re qui prouve le désordre qui régnait dans la tète du prétendu réformateur. D(î Ibéiésie au paganisme, et même k In théisme, le passage n’est ni lent ni di facile, {f’oi/rz SEHVET, LENTULl’S, etc. ; l’u auteur connu e fait de Zuinglr le porw 46.