Page:Feydeau - La Puce à l’oreille, 1910.djvu/27

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qu’il m’a raconté. (Imitant Camille.) Ou a on, on a-é-i-o-i-u… quelque chose comme ça.

ÉTIENNE, riant,

Ah !… c’est M. Camille.

LUCIENNE.

Un étranger, hein ?

ÉTIENNE.

Lui, pas du tout… C’est le neveu de monsieur ; le propre fils de son frère ; son neveu germain, quoi !… Ah ! bien… je comprends que madame ait eu de la peine ! Il a un vice de prononciation, madame ! il ne peut pas prononcer les consonnes.

LUCIENNE.

Allons donc ?

ÉTIENNE.

Oui, madame !… C’est même très gênant quand on n’est pas habitué !… Moi, je commence un peu à comprendre.

LUCIENNE.

Ah ?… Il vous a donné des leçons.

ÉTIENNE.

C’est pas ça ! mais à force d’entendre, n’est-ce pas ? l’oreille se fait.

LUCIENNE, s’asseyant sur la chaise à gauche de la table de droite.

Oui, oui !

ÉTIENNE.

Alors, monsieur l’a pris comme secrétaire. Comme il ne pouvait se placer nulle part, à