Page:Feydeau - Un fil à la patte, 1903.djvu/40

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verger a repris sa lecture. Bouzin, après avoir déposé son parapluie dans le coin du piano, s’assied sur la chaise qui est à côté du canapé. Moment de silence.)

Bouzin, promène les yeux à droite, à gauche.
Son regard s’arrête sur le journal que lit Mme Duverger, il tend le cou pour mieux voir, puis, se levant et s’approchant de Mme Duverger.

C’est… le Figaro que Madame lit ?

Madame Duverger, levant la tête.

Pardon ?

Bouzin, aimable.

Je dis : « C’est… c’est le Figaro que Madame lit ? »

Madame Duverger, étonnée.

Oui, Monsieur. (Elle se remet à lire.)

Bouzin.

Journal bien fait !

Madame Duverger, indifférente avec un léger salut.

Ah ? (Même jeu.)

Bouzin, revenant à la charge.

Journal très bien fait !… il y a justement, à la quatrième page, une nouvelle… je ne sais pas si vous l’avez lue ?

Madame Duverger, légèrement railleuse.

Non, Monsieur, non.

Bouzin.

Non ?… pardon, voulez-vous me permettre ? (Il prend le journal qu’il déplie sous le regard étonné de Mme Duverger.) Voilà, au courrier des théâtres, c’est assez intéressant ; voilà :