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Mistress Fitz-Patrick instruite par sa cousine de l’intention où elle étoit de se rendre à Londres, consentit à l’y accompagner. L’arrivée de son mari à Upton avoit changé son dessein d’aller à Bath, ou chez sa tante Western. Les deux cousines n’eurent pas plus tôt pris le thé, que Sophie voulut profiter du clair de lune pour repartir sans délai. Elle ne craignoit pas le froid, et son courage naturel, exalté par un sentiment qui tenoit du désespoir, ne laissoit point d’accès dans son ame à ces vaines terreurs que la nuit inspire aux femmelettes. D’ailleurs, l’heureux succès de ses deux premières expéditions nocturnes, l’enhardissoit à en tenter une troisième.

Mistress Fitz-Patrick ne se sentoit pas le même courage. Une frayeur plus grande avoit, il est vrai, triomphé en elle d’une moindre. Pour fuir la présence de son mari, elle s’étoit décidée à sortir d’Upton, au milieu des ténèbres ; mais à présent qu’elle se croyoit à l’abri de ses poursuites, la moindre frayeur reprit le dessus. Elle supplia sa cousine de rester jusqu’au lendemain matin, et de ne pas s’exposer au danger de voyager de nuit.

Sophie étoit la complaisance même. Après avoir essayé en vain du raisonnement et de la plaisanterie, pour dissiper la peur de son amie, elle finit par céder à ses instances. Peut-être y auroit-elle